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Prime mal versée aux travailleurs précaires : "Ce ne sont pas les chômeurs qui sont en cause", estime le syndicat FO

La CFDT et FO ont alerté lundi sur des "dysfonctionnements" dans le versement de l'aide destinée aux travailleurs précaires pendant la crise. Pour Yves Veyrier, secrétaire général de FO, "ce ne sont pas les chômeurs qui sont en cause".

Article rédigé par franceinfo
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Agence Pôle Emploi (REMY PERRIN / MAXPPP)

Des dysfonctionnements techniques de Pôle emploi, selon la CFDT et FO, ont pénalisé 130 000 bénéficiaires de la prime pour les travailleurs précaires, versée pour compenser la perte d'activité pendant la crise. 40 000 personnes l'ont touchée alors qu'elles n'y avaient pas le droit. Mais "ce ne sont pas les chômeurs qui sont en cause, c'est le système de Pôle emploi (...) qui a conduit à ça", a estimé ce mardi sur franceinfo Yves Veyrier, secrétaire général de FO.

Franceinfo : Savez-vous à quoi est dû ce dysfonctionnement ?

Yves Veyrier : Cela vient du fait que Pôle emploi a mis en place un système automatique. Ce que l'on sait c'est que 300 000 personnes l'ont perçue [la prime] au 10 février, que 450 000 sont potentiellement bénéficiaires mais que pour 100 000 à 120 000 d'entre eux, les dossiers ne sont pas complets, donc ils sont en attente. Ce trop perçu est sur un niveau de revenu inférieur au seuil de pauvreté. On parle de salariés qui sont sérieusement en difficulté pour boucler les fins de mois. Ce ne sont pas les chômeurs qui sont en cause, c'est le système de Pôle emploi, que je ne critique pas, qui a conduit à ça.

Trouvez-vous ces indemnités utiles ?

C'est indispensable parce que ce sont des salariés qui se retrouvent sans rien s'il n'y a pas cette disposition aujourd'hui. Je rappelle quand même que si le gouvernement avait écouté les organisations syndicales en juin 2019, s'il n'avait pas imposé sa réforme qui a bouleversé les critères d'indemnisation des demandeurs d'emploi, d'accès aux droits, on n'en serait pas là.

Sur la question de l'assurance chômage vous devez rencontrer la ministre début mars. Qu'en est-il ?

Oui. On va lui dire que plutôt de reporter mois après mois l'application de cette réforme dont personne ne veut du côté des syndicats, il faut prolonger le dispositif qui avait été négocié jusqu'en 2017 et qui était en vigueur jusqu'en 2020. Je demande que le gouvernement n'applique pas sa réforme et la mette de côté définitivement. Si la réforme était appliquée 1,1 million de personnes seraient touchées de manière négative, selon l'Unedic. 450 000 verraient leur entrée dans les droits retardée, 640 000 verraient une baisse sensible de leur allocation et 35 000 verraient l'impact de la dégressivité de cette réforme.

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