Désintox. Non, la réforme des retraites n'a pas été imposée par surprise par le Sénat

« C’est une atteinte de plus à la démocratie », « un coup d’État », selon un article partagé 6000 fois sur Facebook, un « passage en force » d’après une page proche des gilets jaunes suivie par 300 000 personnes. En cause ? « La réforme des retraites imposée par surprise au Sénat », clame en lettres capitales un message du Blog Mediapart partagé près de 10 000 fois.

Le samedi 14 novembre, le Sénat a en effet adopté un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, le PLFSS. Un texte prévoyant notamment le report de l’âge de départ à la retraite à 63 ans, et de l’allongement de la durée des cotisations à 43 annuités… Des mesures qui ne figuraient même pas, ou même plus, dans le projet de réforme des retraites porté par le gouvernement jusqu’au début 2020 ! La réforme avait en effet été mise de côté à cause de l’épidémie.

Il est toutefois erroné de penser que le vote de cet amendement signifie un passage en force de la réforme. Car il ne s’agit « que » d’un amendement voté par le Sénat. Or, le PLFSS auquel il s’attache repart, c’est le jeu de la navette parlementaire, à l’Assemblée nationale.

Le groupe des Républicains est majoritaire au Sénat et c’est d'ailleurs des rangs de ce parti qu’est venu l’amendement. Mais l’Assemblée nationale a toutes les chances de voter contre ce texte. D’abord, toute la gauche s’y oppose. Ensuite - et quoiqu’en disent ceux qui accusent le gouvernement d’avoir fomenté ce passage en force sénatorial - la majorité LREM votera contre le texte, a d’ores et déjà annoncé leur responsable Christophe Castaner.

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