Neuf auto-entrepreneurs sur dix gagnent moins que le Smic
C'est un dispositif qui marche fort depuis sa création il y
a trois ans. Le million d'auto-entrepreneurs a été dépassé en début d'année, et
la tendance est à la hausse. Plus d'une société sur deux créée aujourd'hui
en France est une auto-entreprise : coiffeuse à domicile, ambulancier,
maçon, etc. Mais dans quelles conditions ? D'après l'Insee, le statut n'est
pas forcément enviable financièrement.
4.300 euros par an
Seuls 79.000 des auto-entrepreneurs de 2009, soit un quart des
"historiques " du dispositif, ont réussi à tirer des revenus
constants de leur activité ces trois dernières années. Et le montant de ces
revenus en 2011 est plutôt faible : inférieur au Smic pour 90% d'entre
eux. Concrètement, le revenu annuel moyen d'un auto-entrepreneur en 2009 était
d'environ 4.300 euros. C'est largement moins que le salaire de ceux qui se
lancent dans la création d'entreprises classiques.
Pour le reste, seul le tiers des auto-entreprises créées il
y a trois ans sont encore actives aujourd'hui. C'est-à-dire qu'elles ont déclaré
au moins un euro de chiffre d'affaires. Pour les autres, "peu ont quitté l'auto-entrepreneuriat
pour rejoindre le régime non salariés classique" , constate l'étude de l'Insee.
Quelle est la part du travail au noir?
S'ils gagnent peu et qu'ils mettent du temps à dégager un
chiffre d'affaires (cinq trimestre en moyenne), la moitié des
auto-entrepreneurs ont tout de même une activité salariée parallèle au moment
de se lancer.
Autre facteur à prendre en compte : le travail au noir. Si 23% des auto-entrepreneurs ont saisi l'occasion de professionnaliser une activité déjà exercée, les doutes subsistent notamment du côté de l'Urssaf. D'abord parce que les auto-entrepreneurs ne cotisent qu'en
fonction de leurs chiffre d'affaires déclaré.
Et puis il y a également le
problème du "salarié déguisé" : ces auto-entrepreneurs qui ne
travaillent que pour un seul et même client. Ce qui place l'auto-entrepreneur dans un
rapport de salarié, sans que le donneur d'ordre n'ait à régler de cotisations.
C'est pour cette combine, selon Challenges , qu'Acadomia, numéro un français du soutien scolaire, avait
été épinglé en mars dernier.
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