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Vidéo "Chasse aux syndicalistes" en entreprise : un salarié et un DRH témoignent

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Envoyé spécial. "Chasse aux syndicalistes" en entreprise : un salarié et un DRH témoignent
Envoyé spécial. "Chasse aux syndicalistes" en entreprise : un salarié et un DRH témoignent Envoyé spécial. "Chasse aux syndicalistes" en entreprise : un salarié et un DRH témoignent
Article rédigé par France 2
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Cet ingénieur bien noté pendant des années a vu sa note chuter brutalement, avant d’être licencié. En cause, selon lui, son intention affichée de s'engager auprès d'un syndicat. Licencier des salariés qui s'apprêtent à se syndiquer, une pratique courante, selon un DRH qui témoigne pour "Envoyé spécial". Extrait.

Même si la pratique est illégale en France, la "sous-notation forcée" est utilisée par certaines entreprises pour réduire leurs effectifs. Elle sert aussi à se débarrasser de salariés devenus gênants, par exemple des syndicalistes. Extrait d'"Envoyé spécial". 

"Good performer" : Thierry Mevel, "bon élément" durant dix-huit ans au sein de l'entreprise d'électronique NXP, a eu la surprise de se retrouver déclassé en 2016. "Needs improvement" : "doit s'améliorer", disait son évaluation. Sept mois plus tard, l'ingénieur a été licencié pour "insuffisance professionnelle". 

Prendre le salarié de vitesse avant qu'il soit élu, donc protégé

La raison de cette éviction, pour Thierry Mevel, c’est son inscription sur la liste des élections syndicales. Il est persuadé que la direction a tout fait pour se débarrasser de lui avant qu'il soit élu délégué syndical et accède ainsi au statut de salarié protégé. A posteriori, entre cet engagement qu'il a affiché "ouvertement" et son licenciement, le lien lui semble évident. Faute d'éléments concrets, le conseil de prud'hommes n'a cependant pas reconnu la discrimination syndicale, et l'a débouté de son recours.

Licencier des salariés parce qu'ils s'apprêtent à s'engager dans un syndicat, ce serait une pratique courante selon Didier Bille, DRH qui témoigne dans "Envoyé spécial" des méthodes brutales de certaines entreprises. Il avoue même l'avoir fait : "Dès qu'il y a la moindre rumeur que quelqu'un pourrait se porter candidat, il n'y pas de temps à perdre, explique-t-il, c'est une course contre la montre. Tant qu'il ne s'agit que d'une rumeur, vous pourrez prétendre que vous la connaissiez pas."

Thierry Mevel a intenté une nouvelle procédure pour licenciement abusif, qui est toujours en cours.

Extrait de "'L'exécuteur' : confessions d'un DRH", diffusé dans "Envoyé spécial" le 8 mars 2018.

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