: Info franceinfo Près d’un tiers des salariés aidants "désemparés", avec une charge en hausse et un "faible soutien" de leur entreprise
Selon les prévisions de l'Ocirp, en 2030, un actif sur quatre sera proche aidant. Il est temps "de se réveiller", alerte l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance.
En un an, la situation des salariés aidants familiaux, qui doivent cumuler leur travail et l’aide qu’ils apportent à un proche, s’est nettement dégradée, selon l'Ocirp, l’Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance. À la veille de la journée nationale des aidants qui se déroule jeudi 6 octobre, l'organisme a publié une étude que franceinfo a pu consulter mercredi. Il rappelle que 8 à 11 millions de personnes sont considérées comme des aidants familiaux, et 6 sur 10 travaillent.
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Selon cette étude, près d’un tiers des salariés aidants se disent "désemparés", évoquant une forte charge d'aide et un "faible soutien" de leur entreprise. Cela s'explique en partie par l'augmentation du nombre d’heures consacrées au proche dans le besoin. Il était de 8h30 en 2021, il est passé à 10h50 cette année. Par conséquence, l’indice de bien-être de cette population est en baisse. La note sur 10 qu'ils attribuent à leur bien-être est ainsi passée de 5,52/10 l'an dernier à 5,36/10 cette année. Plus de la moitié (58%) des salariés aidants se disent en "difficulté physique et morale". Par ailleurs, leur âge moyen est passé de 39 ans en 2021 à 36 ans en 2022.
Une question taboue dans l'entreprise
Les salariés interrogés par l'Ocirp (aidants ou non) sont largement favorables (les deux tiers) à un dispositif personnalisé dédié aux aidants dans l'entreprise et (68%) à la mise en place d'une protection de type prévoyance applicable à tous les salariés concernés. Pourtant, la question semble rester taboue dans l’entreprise, car seul un quart de ces salariés aidants ont informé leur employeur de leur situation.
Pour Marie-Anne Monchamp, directrice générale de l'Ocirp et ancienne secrétaire d'État, il existe une peur de ne pas être promu. Elle rappelle qu'en France le dispositif "congé proche aidant" permet aux salariés, pendant trois mois, de se mettre en disponibilité de son emploi pour aider un proche. Durant ce congé, qui peut être fractionné, le proche aidant ne sera pas payé par son employeur mais indemnisé par une allocation journalière. Selon Marie-Anne Monchamp, ce droit est "trop peu utilisé" par peur d'être stigmatisé sur son lieu de travail. Il faut, selon elle, se "réveiller maintenant" estimant qu’en 2030, un actif sur quatre sera proche aidant.
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