Egalité de rémunération : "A ce rythme" on ne peut pas "espérer une éradication de l'écart" entre hommes et femmes "avant au moins 50 ans", selon l'Observatoire des inégalités
A l'occasion de la journée mondiale de l'égalité de rémunération, Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités estime qu'il "s'agirait de mettre un coup d'accélérateur" sur la réduction des écarts de salaires entre femmes et hommes.
"A ce rythme" on ne peut pas "espérer une éradication de cet écart" entre hommes et femmes "avant au moins 50 ans", a expliqué samedi 18 septembre sur franceinfo Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités, à l'occasion de la journée mondiale de l’égalité de rémunération, sous l’égide de l’ONU.
franceinfo : Qu'apporte cette journée ?
Noam Leandri : C'est intéressant de rappeler que les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes. On peut souligner que c'est grâce à ce genre d'évènement que l'écart se réduit chaque année, mais à un rythme insuffisant pour espérer une éradication de cet écart avant au moins 50 ans. Donc, il s'agirait de mettre un coup d'accélérateur.
La crise du Covid-19 a-t-elle eu un impact ?
On a pu constater que les femmes ont continué à beaucoup assumer les tâches familiales pendant cette période. Cela veut dire qu'on n'est pas parvenu à réduire l'écart des répartitions des qualités du sexe sur les tâches. Le temps partiel est occupé à 80% par des femmes justement parce qu'il y a l'occupation des enfants ou des tâches domestiques qui sont essentiellement réalisées par les femmes. Il y a aussi des questions de formation parce que les femmes ne s'orientent pas de la même manière que les hommes. Les métiers occupés par les femmes sont généralement moins bien payés que des métiers masculins. Il y aussi une forme de discrimination dans le revenu.
La France a une loi en faveur de l'égalité salariale. Les entreprises de plus de 50 salariés doivent publier leur index d'égalité professionnel. Quelle est la situation ?
Cet index a eu le mérite de mettre la pression sur beaucoup d'entreprises pour arriver à un niveau correct. Mais il est relativement élevé et beaucoup parvienne à avoir un indice assez proche de 100, donc au-dessus du seuil qui permet de ne pas être poursuivi par le ministère du Travail parce qu'on tient compte de différentes choses. Sauf que beaucoup de postes à bas salaires sont occupés par des femmes alors que les métiers de cadre sont occupés par des hommes. Du coup, entre cadres il n'y a pas d'écart. Il ne faut pas seulement regarder à activité égale sinon on ne touche pas aux problèmes systémiques.
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