: Vidéo Loi travail : "Nous sommes inquiets, on nous occupe par des réunions", explique Philippe Martinez
Invité de franceinfo lundi, le leader de la CGT, Philippe Martinez, ne croit pas à la concertation initiée par le gouvernement sur la réforme du Code du travail. Il déplore le comportement d'Emmanuel Macron qui agit "seul" sans "écouter".
Le leader de la CGT, Philippe Martinez, ne croit pas à la concertation initiée par le gouvernement sur la réforme du Code du travail. "Nous sommes très inquiets, que, d'un côté, on nous occupe avec des réunions et que, de l'autre côté, on écrive des ordonnances avec des choses très dangereuses", a déclaré Philippe Martinez lundi 3 juillet, sur franceinfo.
Macron n'est "pas assez à l'écoute"
Pour Philippe Martinez, Emmanuel Macron est omniprésent et veut donner l'impression qu'il écoute beaucoup, mais il agit tout seul, sans écouter beaucoup, en tout cas "en ce qui nous concerne sur le projet de loi qui nous intéresse durant cet été : la réforme du Code du travail."
"Il a retenu les leçons de l'année dernière, sauf que la concertation ce n'est pas seulement se voir et écouter. C'est aussi prendre en compte", a poursuivi le secrétaire général de la CGT. Si Philippe Martinez reconnaît qu'il y a des réunions, "six pour chaque organisation syndicale", il regrette que le gouvernement vienne de "décider d'une loi d'habilitation qui fixe les contours de la loi Travail".
Le secrétaire général de la CGT est persuadé que les syndicats n'auront pas de marges de manœuvre sur les ordonnances. "On va découvrir les ordonnances après le mois d'août, les vacances et une fois que les ordonnances seront publiées, on n'a plus la main. Donc, on ne veut pas découvrir des choses qui sont sur la table dont tout le monde parle à la fin du mois d'août et ne pas pouvoir influer dessus."
Le projet de loi veut donner au gouvernement la possibilité d'encadrer davantage les indemnités prud'homales en fixant un référentiel obligatoire, établi notamment en fonction de l'ancienneté. Un projet dont ne veulent pas entendre parler les syndicats. "C'est non. Chaque cas est différent dans un jugement de prud'hommes. Il faut tenir compte des situations familiales, de l'ancienneté des salariés, de la taille de l'entreprise, de la gravité du motif de licenciement. Il faut laisser les juges apprécier la nature, a insisté Philippe Martinez. Là, on favorise le fait que des employeurs, notamment les plus gros, puissent mettre de l'argent de côté et licencier quand ils ont décidé pour un oui ou pour un non."
"Il vaut mieux se mobiliser rapidement"
Emmanuel Macron a déclaré qu'il valait mieux avoir des petits boulots que pas de boulot du tout. "On généralise la précarité. Qui peut construire sa vie avec des petits boulots ? On ne peut pas emprunter quand on est précaire, on ne peut pas construire sa vie. Il faut un CDI avec des salaires équivalents aux qualifications et ne pas changer la nature du contrat de travail."
Le 12 septembre, la CGT organise une journée de mobilisation "pour alerter le gouvernement. Attention, on ne veut pas servir de potiche." Le syndicat veut aussi alerter les salariés sur ce qui peut leur arriver. "Donc, il vaut mieux se mobiliser rapidement", a-t-il dit.
Emmanuel Macron s'exprime lundi 3 juillet devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, pour fixer les "priorités" de son quinquennat à la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre. "Deux discours en deux jours, ça fait beaucoup", a réagi Philippe Martinez. "On a le droit, peut-être, à la séance de rattrapage demain. On a besoin d'un gouvernement qui nous dise ce qu'il va faire et c'est ce qu'on attend, notamment sur la loi Travail."
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