Travail : apprendre à déconnecter
Le droit à la déconnexion a un an d'existence. Les entreprises encouragent-elles réellement ces pratiques qui ont conduit parfois à des burn-out ?
Au travail comme en vacances, ordinateurs et téléphones sont devenus le prolongement de notre main, au risque d'inviter le temps de travail sur nos temps de repos. En 2017, la France a voté une loi pour garantir le droit à la déconnexion des salariés. Un an après, la situation a-t-elle changé? Son hyper connexion au travail a failli lui coûter la vie : ancien cadre dans une entreprise de conseil, ce salarié a vu son travail empiéter peu à peu sur sa vie privée, avec des mails de son employeur reçus la nuit, le week-end, et même en vacances. "Pendant à peu près la moitié du temps de vacances, j'étais en conf call avec le Japon, la Chine. Tous les matins, ils m'appelaient. En fait, les patrons de la boite avaient fait en sorte d'expliquer aux interlocuteurs de ces pays qu'ils pouvaient y aller quoi", témoigne-t-il.
Pas de sanctions
Résultat : un burn-out et un licenciement qu'il conteste aujourd'hui. Mais selon son avocate, impossible de s'appuyer sur le droit à la déconnexion, car la loi ne prévoit pas de sanctions. Depuis le 1er janvier 2017, la loi définit uniquement "les modalités du plein exercice par le salarié du droit à la déconnexion (...) en vue d'assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que la vie personnelle et familiale". En clair, elle fixe un cap, mais ne limite pas l'usage des outils numériques en dehors du temps de travail. En France, depuis l'application de la loi, ils sont encore 8 cadres sur dix à se connecter en dehors de leur temps de travail.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.