"Jamais je ne ferai de chantage à la démission", assure Valls
Le Premier ministre a accordé un entretien au "Journal du Dimanche". Il revient sur la loi El Khomri, ses relations avec François Hollande, et la primaire à gauche.
Alors que le gouvernement est mis en difficulté sur la réforme du Code du travail, la rumeur d'un départ de Manuel Valls de Matignon ne cesse de courir. Un bruit de couloirs balayé par le Premier ministre dans le Journal du dimanche daté du 6 mars. Francetv info détaille les trois points à retenir de cette interview.
1Sur sa place à Matignon
"Je suis fier d'être le Premier ministre de la France, et d'agir. C'est pourquoi je suis serein et en même temps très déterminé. Jamais je n'ai fait et je ne ferai de chantage à la démission, assure-t-il. Le narcissisme, l'égotisme et les caprices, je laisse cela à d'autres."
Le chef du gouvernement évoque également ses liens avec François Hollande et son "engagement à gauche" : "Mon rapport avec le président de la République est empreint de loyauté personnelle et de respect des institutions (...). Je suis engagé à gauche depuis que, à 18 ans, j'ai rejoint Michel Rocard. (...) Je ne changerai pas le cap qui m'a été assigné par le président de la République."
2Sur la loi El Khomri
Lors de cet entretien au JDD, le Premier ministre vole au secours de la loi El Khomri alors que sept Français sur dix s'y disent opposés. "Je veux répondre à toutes les questions, à toutes les inquiétudes et aux critiques formulées de bonne foi." Manuel Valls vole au secours de la réforme du Code du travail alors que sept Français sur dix s'y disent opposés.
Le Premier ministre explique que la présentation du texte en Conseil des ministres a été repoussée de quinze jours "pour améliorer et corriger là où c'est nécessaire le texte", "enrichir et compléter cet avant-projet de loi". Il compte également "faire cesser la désinformation". Et d'insister : "J'entends dire que la jeunesse va être précarisée, mais justement, c'est la jeunesse qui a le plus à gagner avec cette loi."
Le locataire de Matignon reprend les mots de François Hollande, qui a estimé, le 1er mars, que "rien ne serait pire que l'immobilisme". "Ce qui serait terrible, c'est le statu quo, déclare le Premier ministre. J'aurais pu dire : il reste quatorze mois, je vais lever le pied, ne prendre aucun risque… Ce n'est pas ma vision de la politique, ni celle du président de la République. Je ne donnerai pas une seule seconde à l'immobilisme."
Quant à l'éventualité d'un recours au 49.3, le chef du gouvernement fait cette précision : "Nous n'avons jamais évoqué l'idée de mettre en œuvre le 49.3. Myriam El Khomri a simplement rappelé que nous assumerions nos responsabilités."
3Sur la primaire à gauche
De nombreuses personnalités de gauche réclament une primaire à gauche en vue de la présidentielle de 2017. Parmi elles, l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, l'économiste Thomas Piketty ou encore le sociologue Michel Wieviorka. Un dispositif plébiscité par les Français, d'après un sondage publié début février.
Mais Manuel Valls fait une mise en garde. "Il y a un grand appétit de débats et de démocratie dans notre pays. Et il faut évidemment l'entendre", concède-t-il, avant d'avertir : "Mais, vous savez, moi, je crois beaucoup aux institutions de la Ve République (...). Je dis donc : attention ! Ce débat sur la primaire, je le suis avec intérêt, mais si c'est pour s'en prendre à la légitimité du Président et des institutions, alors je ne suis pas d'accord !"
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