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Il travaille trop pour être français !

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Oeil du 20h
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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C’est l’histoire d’un étranger qui rêve de devenir français, alors pour s’intégrer, il travaille énormément, les week-ends, la nuit, ne compte pas ses heures. Mais pour l’administration, c’est inacceptable ! Cet étranger travaille trop pour avoir le droit d’être français. 

On l’appellera Salim, car il souhaite rester anonyme, tant il se sent humilié. Cet Algérien, en France depuis 13 ans, a toujours eu ses titres de séjour en règle. Il est bardé de diplômes français, il a deux Bac + 4 et un Bac + 5 en physique-chimie. 

Salim n’a pas trouvé d’emploi dans son secteur. Alors, il y a quatre ans, il a accepté de signer un CDI en tant qu’agent de sécurité. "C’était du travail légal, déclaré. Je n’ai jamais choisi de rester à la maison et de prétendre aux aides sociales", dit-il. 

“J’étais abasourdi, choqué" 

En 2018, il décide de demander la nationalité française. Marié, père d’un enfant français, il remplit tous les critères, à commencer par le principal : l’emploi. Il cumule un CDI et plusieurs CDD. C’est trop pour l’administration qui rejette sa demande car il est en "infraction à la réglementation sur le temps de travail en France". Le courrier du service des étrangers liste ses différents contrats, tous légaux, qui l’ont fait travailler jusqu à 57h par semaine. Mais le maximum légal est de 48h hebdomadaire. "J’étais abasourdi, choqué, du fait qu’on me reproche de trop travailler pour prétendre à la nationalité française", regrette Salim.

"Décision hallucinante" 

Son avocat, habitué aux dossiers de naturalisation, n’a jamais vu de tels motifs de refus. "La plupart du temps, le refus qui est opposé, c’est une insuffisance de ressources, par exemple, quelqu’un avec un CDD. Mais jamais, je n’ai vu opposer à quelqu’un qui demande la nationalité française le fait de trop travailler, c’est complètement hallucinant", s’insurge Simon Miravete, avocat au barreau de Reims. Au ministère de l’Intérieur, on justifie cette décision : "le dossier s’explique par un non-respect du droit du travail (travail hors des horaires maximum déterminés par le Code du travail y compris pour préserver la santé des travailleurs)".

Contactée, la ministre chargée de la Citoyenneté nous a fait savoir qu’elle va, finalement donner une suite favorable à la demande de naturalisation de Salim, entres autres pour le récompenser d’avoir travaillé en période de pandémie. Face au Covid19, plus personne ne lui reproche d’avoir fait trop d’heures. 

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