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Discrimination au travail : l'expatriation, est-ce la solution ?

Peinant à trouver un travail en France, les diplômés issus de minorités visibles s'expatrient ; est-ce un bien pour la France ?
Article rédigé par Francetv Emploi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min

En France, les diplômés issus des minorités visibles galèrent souvent pour se faire embaucher dans leur secteur. La solution choisie par certains ? L'expatriation.

Ange est française. Et depuis cinq mois, elle est ingénieure chimiste au Cameroun. "Très concrètement, c'est un poste qu'elle n'aurait pas pu avoir en France", insiste Carole Da Silva, la présidente de l'Association pour favoriser l'intégration professionnelle (Afip), l'organisme qui a suivi Ange dans sa recherche d'emploi.Comme Ange, de nombreux jeunes actifs qui font partie des minorités visibles font le choix de l'expatriation. A l'étranger, leurs diplômes et leurs compétences leur ouvrent des portes qui leur sont fermées en France.

Cap sur le Canada, la Suisse ou Dubaï pour trouver son travail

En têtes des destinations prisées par ces jeunes, le Canada. Selon Carole Da Silva, les expatriations vers Londres auraient diminué, alors que la Suisse et la Hollande plaisent de plus en plus. Dubaï, elle, commence à séduire les ingénieurs du BTP. "Et il y a aussi les jeunes d'origine africaine qui veulent avoir une expérience en Afrique. Ils n'y vont pas forcément pour un travail, mais pour lancer un projet d'entrepreneuriat", précise-t-elle. Sur les 200 candidats suivis chaque année par l'Afip, 10% ont eu recours à l'expatriation en 2008 et 6% en 2009. Malgré cette baisse sensible, la présidente de l'Afip estime que cette tendance est toujours très forte : "à cause de la crise en 2009 les jeunes ont pris moins de risques, l'expatriation en fait partie". Néanmoins, aller exercer un travail à l'étranger attire toujours ces candidats « qui partent du principe que cette expérience sera un plus sur leur CV.

L'expatriation, une perte de compétences pour la France

Carole Da Silva évoque le cas de H., une jeune femme d'origine vietnamienne, qui occupe aujourd'hui un poste à responsabilités dans un groupe international d'audit : "avant de postuler au Vietnam, elle avait passé des entretiens pour le même poste en France, mais ils ne voulaient pas l'employer. C'est tout de même extraordinaire, c'est la même entreprise qui l'a embauchée !". Et cette différence de traitement n'est pas liée au salaire, puisque, à l'étranger, ces Français bénéficient de contrats d'expatriés. Le choix s'avère donc gagnant pour ces jeunes. Pour la plupart, ils vont même poursuivre leur carrière à l'étranger. Carole Da Silva conclue : "C'est dommage, la France investit sur des profils et des compétences, mais elle ne les rentabilise pas. Elle passe à côté d'opportunités, y compris en terme de compétitivité à l'international".

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