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Dix ans d’euro : une inflation… relative

Le magazine UFC-Que Choisir publie une enquête qui met en perspective la hausse des prix en France depuis 10ans. L’étude souligne que l’arrivée de la monnaie unique n’est pas l’unique responsable de l’inflation et que le coût d’un bien peut aussi baisser si on le ramène au niveau du SMIC sur 10 ans.

Gérald Roux

Radio France

Publié le 26/12/2011 15:35 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

Temps de lecture : 2min

UFC-Que choisir a eu l’idée de comparer le temps de travail nécessaire pour acheter des articles ou services en 2002 et en 2012 pour un salarié payé au Smic. Sachant que le salaire minimum horaire était de 6,83 euros brut début 2002 et qu’il s'élevait à 9,19 euros au 1er décembre dernier, voici quelques exemples éloquents.

Baguette de pain : moins de travail pour l’acheter

Le prix de la baguette (85 centimes en moyenne) a grimpé de 27% en 10 ans ; c’est deux fois plus vite que l'inflation. Certes, mais pour se payer cette même baguette aujourd'hui, un smicard a besoin de travailler 20 secondes de moins qu'il y a dix ans.

Poulet : travailler plus pour en manger autant

Phénomène inverse, pour un poulet label rouge d'un kilo, dont le prix a bondi de 47% en 10 ans, le smicard devra travailler 4 minutes et 33 secondes de plus, d’après UFC-Que Choisir.
Le magazine relève que les prix de la plupart des produits de consommation courante ont ainsi "grimpé nettement plus vite que l'inflation", d'où le sentiment que depuis l'euro, tout augmente.

Voitures et télés : moins d’heures de travail pour les décrocher

Les produits manufacturés, comme les voitures ou les téléviseurs, sont eux devenus moins chers, et en même temps plus performants. Là où il fallait près d'un Smic annuel pour s'offrir une Clio en 2002, aujourd'hui sept mois suffisent.

Carburants et logements : travailler plus pour avoir moins

Malheureusement, ces gains de pouvoir d’achat ont été amputés par des dépenses contraintes de plus en plus lourdes, dans lesquelles l’euro n’a pas de responsabilité.
C’est le cas du carburant, dont les cours dépendent de la demande mondiale et des crises géopolitiques, le gaz, corrélé au pétrole et à la libéralisation du marché de l'énergie, et surtout la hausse "vertigineuse" du logement. Un mètre carré dans le 15e arrondissement de Paris coûte 154% de plus qu'il y a dix ans. A l'éqoque, il fallait 3 mois et 9 jours de salaire à un smicart pour acheter un mètre carré dans le 15e ; aujourd'hui, il lui faut presque le double : 6 mois et 3 jours !