Un stagiaire à la place d'un employé? ça coûte moins cher !
Vers un encadrement du statut du stagiaire (Yves Junqua, Caroline Robillard - France 2 / Francetv info)
Pour un jeune diplômé en recherche d'emploi, il est aujourd'hui plus facile de trouver un stage qu'un travail salarié. Si on peut dans un premier temps penser que c'est leur manque d'expérience qui rend les entreprises frileuses, il faut toutefois chercher d'autres raisons au phénomène. En effet, la crise a profondément changé les modes de recrutement.
Pourquoi les entreprises préfèrent-elles les stagiaires ?
Un stagiaire est rémunéré 30 % du Smic, ce qui ne génère pas de charges pour l'entreprise. Il peut être amené à faire un ensemble de tâches très variées (des photocopies à la gestion de projet) pour finalement repartir au bout de trois à six mois. Un stagiaire est donc beaucoup plus souple et beaucoup moins cher qu'un salarié. Pour ne rien gâcher, le stagiaire est souvent surdiplômé, surmotivé et, puisqu'il enchaîne les stages, plutôt compétent. De nombreuses entreprises y ont par conséquent massivement recours pour leur recrutement. La pratique reste toutefois critiquable, à la fois du point de vue légal et éthique. Il est d'ailleurs proposé aux entreprises d'adopter une charte des bonnes pratiques.
Le stage, un tremplin vers l'emploi ?
Le jeune diplômé est donc appelé à adopter une approche critique envers les offres de stage? quand celles-ci ressemblent à des offres d'emploi. C'est le cas pour de la gestion de projet sans superviseur, par exemple. En effet, le stagiaire est là pour apprendre? mais pas sur le tas ! Puisque le stage prend tout son sens dans le cadre d'un cursus universitaire, la présence d'un formateur est indispensable. Le seul stage sans superviseur qui devrait motiver un stagiaire, c'est celui qui doit déboucher sur une embauche. Car un bon stage, c'est celui qui constitue un véritable tremplin vers le monde du travail? sans avoir à passer par une laborieuse case « recherche d'emploi ».
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