Il s'appelait Ulysse, avait 25 ans et voulait s'engager dans l'armée. Pour se préparer, il avait choisi un stage de "bushcraft", un stage de survie en pleine forêt. "Il s'était inscrit à un stage de moins de 48 heures, dans lequel on passait deux nuits dans la forêt à quinze minutes de Lorient (Morbihan) pour apprendre à faire une cabane, des nœuds, ce qu'on apprend aux scouts", détaille son oncle, Duc Ha Duong. Mais le stage tourne au drame lorsque le groupe présente une plante à l'instructeur en vue de la manger. Celui-ci la prend pour une carotte sauvage alors qu'il s'agit en réalité de l'œnanthe safranée. L'une est comestible, l'autre mortelle."Ils l'ont goutée, et assez rapidement, Ulysse a perdu connaissance, a été pris de convulsions, et avec quelques autres, ils sont partis à l'hôpital toute la nuit. Certains sont ressortis, mais Ulysse n'est jamais ressorti de son coma et est décédé à l'hôpital de Lorient", témoigne son oncle.La famille réclame une loiA l'heure actuelle, n'importe qui peut se prétendre instructeur et organiser des stages de survie, car il n'existe aucun cadre juridique. Arrivés en France il y a une quinzaine d'années, notamment avec les émissions de téléréalité type "Koh Lanta", ces stages sont devenus populaires. La demande a explosé à tel point que les professionnels plaident pour un meilleur encadrement. "Trop de gens s'improvisent instructeurs de survie, trop de gens font des choses très limites", déplore David Manise, fondateur du Centre d'études et d'enseignement des techniques de survie. L'instructeur d'Ulysse a été mis en examen pour homicide involontaire et placé en détention provisoire. Les proches de la victime ont lancé une pétition pour réclamer une loi afin d'encadrer les stages de survie. Le texte a recueilli mi-septembre plus de 25 000 signatures.