Rentrée scolaire : certains établissements attendent toujours les heures supplémentaires promises pour pallier les effets du confinement
Le ministère de l'Éducation nationale reconnaît certains retards dans le déploiement des 1,5 million d'heures supplémentaires promises par Jean-Michel Blanquer, tout en précisant que tous les établissements ne recevront pas la même enveloppe.
Une enveloppe "spéciale Covid-19" d'un million et demi d'heures supplémentaires pour les professeurs des collèges et lycées : c'était l'une des promesses faites par Jean-Michel Blanquer pour la rentrée. Ce budget devait permettre d'organiser rapidement des ateliers de soutien et des cours par petits groupes pour les élèves les plus en difficulté après cinq mois sans cours. Mais huit jours après la reprise, beaucoup d'établissements n'ont toujours pas vu la couleur de ces "heures supp".
"Elles sont là dans à peine la moitié des établissements et encore parfois, c'est une promesse dont on attend la concrétisation, recense Philippe Vincent, à la tête du SNPDEN, le syndicat des chefs d'établissements, après consultation de ses adhérents. Les directeurs de ces établissements, principaux ou proviseurs, ne lanceront pas la constitution de groupes supplémentaires, des groupes à effectifs réduits sans avoir la certitude de pouvoir payer les enseignants en heures supplémentaires. Donc, il ne s'agit pas que ça arrive fin octobre ou début novembre", alerte le responsable syndical.
Il y a urgence. Si on doit apporter de l'aide aux élèves, on ne va pas attendre Noël pour s'occuper d'eux.
Philippe Vincent, SNPDENà franceinfo
Au ministère de l'Éducation nationale, on répond qu'il y a peut être du retard dans certaines académies, mais que les heures supplémentaires vont bien arriver, rapidement. En revanche, tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. Pour l'entourage de Jean-Michel Blanquer, il est logique que certains établissements en reçoivent plus que d'autres en fonction des besoins des élèves.
Quoiqu'il en soit, ces "heures supp" seront vite consommées, selon Sophie Vénétitay, du syndicat d'enseignants SNES. "Si on veut faire vraiment un suivi très important, hebdomadaire, sur la durée avec les élèves, le nombre d'heures va être très rapidement épuisé, certainement aux vacances de la Toussaint."
Au delà des heures supplémentaires, l'Éducation nationale compte aussi sur l'amplification du dispositif "Devoirs faits" pour aider les plus en difficulté.
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