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"Devoir faits", le nouveau dispositif de soutien scolaire aux collégiens démarre de manière inégale

Depuis lundi, les élèves des 7100 collèges français peuvent, sur la base du volontariat, bénéficier gratuitement d'heures d'aide aux devoirs dans leurs établissements. Mais le dispositif a démarré de façon inégale.

Article rédigé par Solenne Le Hen - Edité par Mariam El Kurdi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Agathe, étudiante en Master, donne bénévolement 2 heures de cours par semaine au collège Colette Besson à Paris. (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

Le dispositif "Devoirs faits" a été mis en place dans les 7 100 collèges en France lundi 6 novembre. Objectif : accompagner gratuitement les élèves volontaires dans leurs devoirs. Si des aides aux devoirs existaient déjà le soir ou le midi dans de nombreux collèges, tous les autres devaient installer le nouveau dispositif lundi.

Mais l’initiative a démarré de façon inégale selon les établissements. Au collège parisien Colette Besson, la machine est déjà bien rôdée. Depuis des années, tous les soirs, les élèves volontaires retrouvent les bénévoles et jeunes gens en service civique de l’association Zup de Co. Parmi ces bénévoles, Agathe, étudiante en master 2. Elle vient aider les collégiens en difficulté après les cours après la classe, sur la pause déjeuner ou pendant les heures de permanence. Cela fonctionne selon Mounira. "Je suis du genre à vite me déconcentrer, surtout qu’à la maison, il y a ma petite sœur", raconte la jeune fille. "J’ai été volontaire, parce que je n’arrivais pas à faire mes devoirs chez moi, je m’engueulais toujours avec ma mère", témoigne Victor, satisfait de voir ses résultats scolaires s'améliorer. Idem pour Mehdi. "Mes notes ont augmenté de 2 points", se réjouit-il. C'est "le petit miracle".

Le dispositif Devoirs faits : reportage de Solenne Le Hen au collège Colette Besson à Paris.

Des débuts hésitants

Pourtant, les jeunes ont traîné les pieds au début. "Le premier jour, je n’avais aucune envie de rester 3 heures de plus", se souvient Mehdi. "C’est plus mes parents qui ont décidé pour moi", reconnaît, pour sa part, son camarade Victor. Or partout en France, le dispositif "Devoirs faits" insiste bien sur le fait que les élèves doivent être volontaires. Le ministère de l’Education nationale table sur un quart des élèves, à terme un tiers. Cela étant, le dispositif n’a pas démarré partout. Dans le collège normand où Christophe Chartreux est professeur, aucun élève ne s’est présenté. "Il est absolument interdit de les forcer. C’est du volontariat", souligne le professeur.

Si on les force, ça devient une punition, c’est plus faire de mal que de bien.

Christophe Chartreux, professeur

franceinfo

Le démarrage a donc été poussif, d’autant que les enseignants, également invités à participer, payés en heures supplémentaires, traînent aussi les pieds. "Dans mon collège, il y aurait 7 ou 8 professeurs sur une trentaine qui sont prêts à s’investir dans Devoirs faits", explique Christophe Chartreux.

Et cela est "largement insuffisant" pour la principale de l'établissement. Résultat : les textes du ministère voient large. Des professeurs, des bénévoles, des jeunes gens en service civique, des assistants d’éducation peuvent participer à "Devoirs faits", mais aussi des infirmières scolaires. Manque d’adultes volontaires, manque d’élèves motivés : si "Devoirs faits" fonctionne aujourd’hui dans les collèges qui le pratiquaient déjà, il va devoir convaincre dans tous les autres.     

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