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Avec de meilleures rémunérations pour les aides à domicile, "on a plus de chance de trouver des gens pour travailler", se félicite un sociologue

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé une aide de 240 millions d'euros en 2022 pour le secteur de l'aide à domicile, une revalorisation des salaires "positive" pour Serge Guérin, sociologue spécialiste des questions liées au vieillissement.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne âgée dans un fauteuil roulant s'est endormi à la table de la salle à manger de la maison de retraite Saint-Gilles de Colmar.  (VANESSA MEYER / MAXPPP)

Avec de meilleures rémunérations des aides à domicile, "on a plus de chance de trouver des gens pour travailler dans ce secteur", a déclaré ce jeudi 23 septembre sur franceinfo Serge Guérin, sociologue spécialiste des questions liées au vieillissement, professeur à l’INSEEC et fondateur des États généraux de la "seniorisation".

Il réagit sur franceinfo après l'annonce par Jean Castex d'une aide de 240 millions d'euros en 2022 pour le secteur de l'aide à domicile. "Si ces métiers sont mieux valorisés, mieux payés, on a beaucoup plus de chance de trouver plus de gens pour venir y travailler."

franceinfo : Que pensez-vous de ces mesures ?

Elles vont dans le bon sens. Un des enjeux majeurs c'est bien celui des professionnels du secteur. Il n'y a pas suffisamment de personnes qui ont envie d'aller travailler dans ce secteur-là. Ces personnes sont souvent pas suffisamment bien payées, valorisées, accompagnées. La revalorisation est donc déjà une chose positive.

La prise en charge diffère-t-elle d'un département à l'autre ?

Oui, elle diffère d'un département à l'autre. Donc, selon là où vous habitez vous êtes plus ou moins bien payés en tant que professionnel et vous avez aussi en tant que personne ayant besoin de ces professionnels plus ou moins de difficultés pour les trouver et les financer. Il y a aussi une différence entre le monde associatif qui a d'autres aides et le monde privé qui a moins d'aides. L'État a décidé de soutenir le tissu associatif et pas nécessairement le tissu privé. Il faut qu'il y ait une équité. Les acteurs privés savent très bien que pour trouver du personnel de qualité il faut qu'il soit bien payé. C'est pour ça qu'il ne faut pas qu'il y ait d'iniquité entre les acteurs.

Les services d'aides à domicile pourront prétendre à un autre financement s'ils s'engagent dans une démarche qualité. Qu'en pensez-vous ?

Il y a eu des évolutions extrêmement fortes, mais il y a aussi des différences assez importantes entre les acteurs. Cette démarche qualité permettra de mieux accompagner les professionnels et de leur donner plus envie de venir travailler dans le secteur. On ne peut pas avoir des professionnels fragiles qui aideraient des personnes fragiles. Il faut que les personnels, majoritairement des femmes, soient des personnes qu'on accompagne mieux, qu'on valorise mieux, qu'on soutienne mieux. Dès lors, ils amélioreront la situation des personnes qu'ils accompagnent. Si ces métiers sont mieux valorisés, mieux payés, on a beaucoup plus de chance de trouver plus de gens pour venir y travailler.

Avez-vous le sentiment que le gouvernement a appris de la crise sanitaire, qu'il agit en conséquence ?

Le premier des enjeux c'est de se dire que c'est important et que les gens âgés ne sont pas la 14e roue du carrosse. Accompagner les plus âgés c'est s'accompagner nous tous puisqu'un jour ou l'autre on en fera partie. La période que nous avons passée a permis à des politiques de découvrir qu'il y avait une question autour du vieillissement. Une fois qu'on l'a découvert encore faut-il mettre des financements, mais avant porter un regard positif sur le vieillissement. Il faut voir que c'est un levier extraordinaire pour agir, améliorer les conditions de vie des gens, c'est aussi une question d'aménagement du territoire, d'emplois. Derrière ce sont aussi des innovations technologiques, sociales, réinventer du lien social, travailler sur l'habitat. Investir sur l'âge, c'est investir sur l'avenir.

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