Du nouveau pour l'indemnisation des chômeurs
Voici les nouveaux "droits rechargeables" pour les chômeurs, l'une des mesures-phares de la nouvelle convention d'assurance-chômage qui entre en vigueur ce mercredi. Désormais, lorsqu'un chômeur arrive en fin de droits, il a encore un espoir de toucher son allocation. Concrètement, les agents de Pôle emploi vont regarder si cette personne a retravaillé depuis qu'elle est inscrite au chômage. Si c'est le cas, ces périodes de travail vont permettre de prolonger le versement de son allocation, au-delà de ce qui se pratique déjà. Exemple : un chômeur indemnisé effectue un CDD de deux mois, puis touche son allocation, puis trouve un CDD de trois mois, puis touche à nouveau son allocation. Lorsqu'il arrive en fin de droits, ces deux CDD vont lui permettre d'être indemnisé pendant encore cinq mois. Seule condition pour bénéficier de ce système de droit rechargeable : avoir retravaillé au minimum 150 heures, soit l'équivalent d'un mois.
L'activité réduite mieux indemnisée
Une autre mesure entre en vigueur ce mercredi : elle va permettre à un plus grand nombre de salariés de cumuler un salaire avec une indemnité chômage. Aujourd'hui, 650.000 travailleurs précaires enchaînent des petits boulots tout en conservant une partie de leur allocation. C'est ce qu'on appelle l'activité réduite.
Mais pour bénéficier de ce cumul, il fallait respecter plusieurs conditions : par exemple ne pas travailler plus de 110 heures par mois ou ne pas toucher un salaire au-dessus d'un certain seuil. Dans la nouvelle convention, les conditions ont été simplifiées. Elle devrait permettre à 120.000 travailleurs supplémentaires de cumuler un salaire et une allocation.
Dernière mesure, pour les salariés qui ont plusieurs employeurs (femmes de ménage, nounous...). Grâce à la convention, un certain nombre d'entre eux (16.000 personnes environ) pourraient voir leur indemnisation prolongée.
Quelques coups de rabot
D'autres catégories de salariés voient leurs droits rognés. Comme les intermittents du spectacle : depuis le 1er juillet, leurs règles d'indemnisation ont été fortement durcies. Il y a aussi les salariés qui touchent d'importantes indemnités de départ. Ils doivent désormais attendre jusqu'à 180 jours - c'est à dire six mois - pour toucher leurs allocations chômage au lieu de 75 jours maximum dans l'ancienne convention.
Les seniors sont aussi mis à contribution : les salariés qui continuent à travailler au delà de 65 ans sont priés de cotiser au régime d'assurance chômage, alors que jusqu'ici, ils étaient exonérés. Les règles changent aussi pour les chômeurs proches de la retraite. Avant, ils pouvaient dès 61 ans bénéficier du maintien de leurs allocations jusqu'à la liquidation de leur pension à taux plein. Maintenant, il leur faudra attendre 62 ans.
Il y a enfin le cas de tous les salariés inscrits sur les listes de Pôle emploi depuis le 1er juillet et qui touchaient plus de 2.168 euros de salaire brut avant d'être chômage. Eux vont perdre quelques euros d'allocations chaque mois.
Au final, l'ensemble des mesures prises dans le cadre de la nouvelle convention va permettre à l'Unedic de faire des économies... 1,9 milliards d'euros d'ici la fin 2016.
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