Déficits publics : l’appel de 16 riches patrons français à un impôt "exceptionnel"
En écho à l’appel du milliardaire américain Warren Buffett il y a dix jours, le président de l’Association française des entreprises privées (Afep) Maurice Lévy (Publicis) avait été le premier à appeler à une taxation exceptionnelle, en France, des plus hauts revenus. Pierre Bergé, l’ancien patron de la maison Yves Saint Laurent, et Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Vigin Mobile, lui avaient emboité le pas.
Aujourd'hui fois, ils sont 16.
_ Seize des plus grands noms du gotha français à signer un appel à une "contribution exceptionnelle" : Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal, et Liliane Bettencourt, propriétaire du groupe et auréolée du titre de "femme la plus riche de France". Mais aussi Margerie, Riboud, Schweitzer etc., les grands patrons de Total, Danone, Volvo, Veolia Environnement, Accor, Société Générale, Leonardo France, Orange, Meetic, Air France-KLM et PSA Peugeot-Citroën. Claude Perdriel, président du conseil de surveillance du Nouvel Observateur qui publie cette tribune des grands patrons, a également apposé sa signature.
"Au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d'y contribuer", écrivent-ils. Une contribution exceptionnelle qui devrait être calculée "dans des proportions raisonnables", poursuivent-ils, afin d’éviter "la fuite des capitaux ou l’évasion fiscale".
Il ne s’agit pas seulement de taxer les ultra-riches, comme l’envisagerait le gouvernement, mais les très hauts revenus, les "riches au sens large du terme", explique Jean Peyrelevade, PDG de la banque d’affaires Leonardo France. L'ancien patron du Crédit Lyonnais va même encore plus loin, en réclament la création de tranches d'impôts supplémentaires : une tranche majorée de 5% au-dessus de 100.000 euros de revenus annuels, et 10% au-dessus de 200.000 euros.
D’autres grands patrons n’ont pas signé l’appel, mais ne seraient pas contre une taxation plus forte de leurs revenus, affirme le Nouvel Obs.
Le Premier ministre François Fillon présente en fin d’après-midi les grandes lignes du budget 2012. Il expliquera notamment comment il compte réaliser quelque 10 milliards d’économies afin de réduire les déficits publics.
Gilles Halais, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.