La France pourrait avoir le plus gros déficit public de la zone euro en 2016
Alors que le gouvernement s'est engagé à réduire son déficit pour atteindre les 3% du PIB, la Commission européenne estime, mardi, qu'il pourrait atteindre 4,7% en 2016.
Le tableau est sombre. Les prévisions d'automne de la Commission européenne, publiées mardi 4 novembre, sont très pessimistes pour la France. Leur titre est tout à fait explicite : "Faible croissance, inflation basse et déficit en hausse". Alors que le gouvernement s'est engagé à redresser l'économie française, Bruxelles ne voit pas d'éclaircie d'ici à la fin du mandat de François Hollande. Voici l'essentiel de ces prévisions.
Le déficit le plus important de la zone euro en 2016
C'est un nouveau dérapage du déficit public français qui s'annonce. Paris ne pourra pas tenir ses objectifs budgétaires l'an prochain, selon la Commission le déficit devrait encore se creuser, à 4,5% du PIB en 2015 et 4,7% en 2016 alors que le gouvernement prévoit, de son côté, qu’il atteindra 4,3% du PIB en 2015, mais 3,8% en 2016, et qu’il retombera sous les 3% en 2017. A politique inchangée, la France aura donc, en 2016, le déficit le plus élevé de toute la zone euro, selon les prévisions de Bruxelles.
Ces mauvais chiffres "sont largement dus à une croissance toujours modeste et certaines mesures, comme une nouvelle hausse du coût du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et des réductions d'impôts pour les ménages à faible revenu", indique la Commission dans son rapport. L'exécutif européen a fondé son analyse sur le plan d'économies de 21 milliards d'euros annoncé par la France pour 2015, mais "certaines de ces mesures, autour de 2 milliards d'euros, n'ont pas été suffisamment détaillées pour être prises en compte". De même que les nouvelles mesures présentées la semaine dernière par le gouvernement, et qui doivent permettre de réduire le déficit de 3,6 à 3,7 milliards d'euros supplémentaires.
Une croissance plus faible qu'attendue
La Commission européenne prévoit aussi une croissance économique plus faible qu'espérée par Paris. Elle serait de 0,3% cette année, 0,7% l'an prochain et 1,5% en 2016 alors que l'Elysée mise respectivement sur 0,4%, 1% et 1,9%. Ces prévisions avaient pourtant déjà été fortement réduites par Michel Sapin, en août, par rapport aux prévisions initiales, qui étaient de 1% en 2014 et 1,7% en 2015.
Un chômage qui ne baissera pas avant 2016
Un peu moins pessimiste que sur les autres indicateurs, la Commission prévoit que le chômage baissera très légèrement en 2016, à 10,2%. L'an prochain, il devrait se stabiliser à 10,4%, soit un niveau équivalent à cette année. A la fin septembre, l'Unedic, l'organisme qui gère l'assurance chômage, prévoyait que la hausse du nombre de demandeurs d'emploi se poursuivrait en 2015.
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