Budget de l'Etat : quatre chiffres à retenir du projet du gouvernement pour 2021
L'exécutif présente, lundi 28 septembre, son projet de loi de finances pour 2021, centré sur le plan de relance de 100 milliards d'euros.
Soutenir la reprise de l'économie française mise à terre par l'épidémie de Covid-19 en ouvrant grand les vannes de la dépense, c'est la stratégie choisie par le gouvernement dans son projet de budget pour 2021. Après les plus de 460 milliards d'euros mis sur la table cette année pour faire face à la crise sanitaire, le projet de loi de finances présenté lundi 28 septembre sera centré sur le plan de relance de 100 milliards d'euros annoncé début septembre.
Franceinfo fait le point sur les principaux éléments de ce budget.
1Un tiers du plan de relance pour les entreprises
Au total, un gros tiers du plan servira à améliorer la compétitivité des entreprises et à favoriser la réindustrialisation du pays, notamment via une baisse de 10 milliards d'euros des impôts de production pesant sur les sociétés. Ce sera la principale mesure fiscale de ce budget, qui illustre l'axe stratégique choisi par le gouvernement : soutenir les entreprises afin qu'elles passent le cap de la crise et recommencent à embaucher après 800 000 suppressions d'emplois attendues cette année.
En ce qui concerne le reste du plan de relance, 30 milliards d'euros doivent permettre d'accélérer la transition écologique, via des aides à la rénovation des logements ou aux transports propres. Enfin, 35 milliards d'euros serviront à financer des mesures de solidarité et de soutien à l'emploi (formation, etc.). Sur cette enveloppe globale du plan de relance, plus de 37 milliards d'euros seront financés par l'Union européenne.
2Un rebond de la croissance espéré à 8%
Grâce à ce plan, le gouvernement table sur un rebond du produit intérieur brut (PIB) de 8% l'année prochaine, après une contraction historique attendue à 10% cette année. Mais la reprise de l'épidémie de Covid-19 depuis plusieurs semaines risque de menacer cette ambition si aucun vaccin ne vient rassurer entreprises et ménages, dont la confiance pour investir et consommer est cruciale pour sortir de la crise économique.
Ce chiffre de 8% est jugé optimiste par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP). Ce dernier a jugé lundi "volontariste" l'ampleur du rebond de l'économie française pour 2021 prévue par le gouvernement et a dans le même temps alerté sur les "très fortes incertitudes" que fait peser l'épidémie de Covid-19 sur son projet de budget. En effet, cette prévision de croissance pour 2021 est plus importante que celles de la Banque de France ou de l'OCDE, souligne le HCFP.
3Un déficit prévu à 6,7% du PIB
Le gouvernement a pour objectif de ramener le déficit public à 6,7% en 2021. Peu d'économies sont donc à attendre : les effectifs de la fonction publique devraient être stabilisés, ou diminuer, mais légèrement, a prévenu Bercy, après un amaigrissement déjà remis en cause après le mouvement des "gilets jaunes". Car si les finances publiques sont déjà mises à rude épreuve cette année, en particulier celles de la Sécurité sociale, avec un déficit public attendu à 10,2% du PIB, la priorité va à la reprise économique. Avec la bénédiction de Bruxelles, qui a suspendu les règles budgétaires européennes. Le HCFP appelle toutefois à "la plus grande vigilance" à moyen terme.
L'exécutif a également décidé de maintenir plusieurs engagements pris avant la crise. Ainsi, après un début de polémique, la baisse de la taxe d'habitation débutera bien l'an prochain pour les ménages les plus aisés et la réduction de l'impôt sur les sociétés est aussi maintenue. Les crédits promis aux ministères de la Défense, de l'Intérieur ou de l'Education sont également confirmés. Celui de la Justice va connaître une hausse importante de 8%, a annoncé le Premier ministre, Jean Castex.
4Zéro hausse d'impôts pour les particuliers
Le gouvernement a assuré qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts. Mais, pour dégager quelques recettes supplémentaires, il a prévu de ponctionner l'organisme de financement du logement social Action logement à hauteur de 1,3 milliard d'euros. Les complémentaires santé, elles, vont payer une surtaxe Covid d'un milliard d'euros l'an prochain (puis 500 millions en 2022).
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