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Déficit public : les très riches vont-ils vraiment mettre la main à la poche ?

Une contribution exceptionnelle des hauts revenus devrait être annoncée dès la semaine prochaine par le gouvernement pour combler une petite partie du déficit budgétaire du pays. Mais nos millionnaires ne devraient pas se ruiner, de l’ordre de 1 à 2% de leurs revenus.
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Tout est parti d’une sortie de Warren Buffet dans la presse américaine. Le milliardaire américain réclamait de pouvoir payer plus d’impôts pour boucher le déficit public américain. Depuis, l’idée à traverser l’Atlantique à la vitesse éclaire d’une transaction financière et certains patrons embrayent. C’est le cas par exemple du millionnaire Pierre Bergé qui se dit prêt à sortir le portefeuille, tout comme le patron de Publicis, Maurice Lévy (fortune personnelle de 176 millions d’euros) ou encore Geoffroy Roux de Bézieux : "Je suis taxé à hauteur de 35% à 40%. Faut-il aller plus loin ? Je ne suis pas contre", explique le PDG de Virgin dans Le Parisien jeudi.

La proposition fait aussi son chemin chez les dirigeants politiques. Gouvernement et parlementaires sont d’ores et déjà en train de plancher sur cette future taxe. Elle pourrait être présentée dès la semaine prochaine. Valérie Pécresse évoque ce jeudi l’idée d’une contribution sur "les rémunérations extravagantes, exorbitantes, au-dessus du million d’euros" . Selon le rapporteur UMP du budget à l’Assemblée nationale, Gérard Carrez, la contribution ne devrait pas dépasser les 2%. Cela représenterait 30.000 ménages pour rapporter 300 millions d’euros.

On est donc très loin des 5 à 10 milliards d’euros estimés par les économistes pour rester dans les clous d’un déficit à 4,6% du PIB en 2012. "Je sais bien que 300 millions, ce n'est pas 10 milliards. Mais ce sont 300 millions qui feront peut-être mieux accepter les autres mesures", explique Gérard Carrez.

A gauche, c’est Bertrand Delanoë qui dégaine le premier. Il réclame la mise en place d’un impôt exceptionnel sur les patrimoines de plus de 5 millions d’euros et sur les revenus de plus de 20.000 euros par mois. La taxe concernerait 150.000 personnes et rapporterait 2,5 milliards d’euros, selon les calculs du maire de Paris. "Le redressement de notre situation financière suppose de mettre un terme aux injustices qui minent notre pays depuis 10 ans", analyse Bertrand Delanoë.

Quant à la création d’une tranche d’impôt supplémentaire pour les hauts revenus. L’idée est soutenue notamment par Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat, et par le SNUI, le syndicat des agents du Trésor. Hors de question, a tranché Nicolas Sarkozy.

Antoine Krempf, avec agences

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