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De l'eau polluée au robinet d'environ deux millions de Français, selon l'UFC-Que-Choisir

L'association de consommateurs vient de mettre en ligne une carte interactive permettant de visualiser rapidement la qualité de l'eau de sa commune. Bilan : "(e)au secours", clame ironiquement l'UFC.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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C'est à partir des relevés de nitrates, pesticides, sélénium, bactéries, radioactivité ou aluminium sur l'eau de 36.568 communes de métropole (publiés sur le site du ministère de la Santé) que l'UFC-Que Choisir a élaboré sa carte interactive. Elle est censée vous permettre de savoir si vous disposez d'une qualité d'eau courante bonne, passable, dégradée, mauvaise ou très mauvaise. 

Résultat : 97,5% des consommateurs recevraient une eau de bonne qualité, indique l'association. Ce qui laissent patauger 1,7 millions d'autres dans une eau douteuse, davantage dans les petites communes, que dans les villes. L'UFC note que la qualité pêche en général dans des villages de moins de 500 habitants. 

Quelle pollution ?

Elle serait d'origine agricole dans 69% des cas, se manifestant par un cocktail détonnant de pesticides, nitrates et sélénium. Selon l'UFC, c'est à Sens, Lisieux, Firminy, Bourgoin-Jallieu et Montargis que votre verre semble le plus fourni en pesticides. Berck, Provins, Ingre, Aubigny-sur-Nere et Bonneval seraient elles championnes des nitrates. Quant au sélénium, l'association de consommateurs s'inquiète de l'élévation des teneurs. Et annonce avoir saisi l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, pour évaluer l'exposition des populations et les précautions à prendre. Dans 27% des cas, l'eau serait en revanche dégradée par abus ou insuffisance de traitement. Surdosée en aluminium ou pas assez chlorée, par défaut de contrôles.Enfin, le chiffre paraît marginal, mais n'est pas moins préoccupant, selon l'association. Dans 4% des cas, la pollution de l'eau serait radioactive. Liée à la radioactivité naturelle dans des zones granitiques, comme le Massif central, le Massif armoricain ou certaines zones d'Aquitaine. Cela toucherait 72.000 usagers. Que faire ? L'UFC-Que Choisir met en cause une fois encore l'agriculture, soulignant que l'utilisation des pesticides n'a pas diminué depuis 10 ans, malgré les alertes. L'association note par exemple le cas de la Bretagne qui sur le papier (et au robinet) offre une eau désormais généralement conforme, grâce sans doute à la pression des écologistes et les associations de consommateurs. Mais sans pour autant avoir amélioré de beaucoup la qualité de ses nappes phréatiques. Les pratiques des gestionnaires de l'eau consistent à mélanger parfois eaux polluées et eaux "propres", ou dénitrater à posteriori, pour rentrer dans les clous. 

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