: Vidéo Yannick Jadot salue le rebond économique mais dénonce "une croissance très inégalement répartie"
Le candidat écologiste à la présidentielle rappelle que "la fortune des milliardaires a explosé" pendant la crise sanitaire et que cette année, "68 milliards d'euros de dividiendes" devraient être distribués aux actionnaires.
"L'économie française a les capacités d'un rebond, on revient d'une certaine façon à la période prépandémique, tant mieux", s'est réjoui Yannick Jadot, candidat écologiste à l’élection présidentielle, vendredi 28 janvier sur franceinfo, concernant les chiffres de la croissance en France, 7% sur l'année 2021, soit la plus forte croissance du pays depuis 52 ans.
"C'est grâce aux Françaises et aux Français, c'est grâce aux entrepreneurs, aux salariés, qui malgré les difficultés sont allés travailler et qui malgré les difficultés assument leurs charges", a-t-il estimé. Yannick Jadot a toutefois reconnu que "le soutien aux entreprises pour éviter les faillites, le chômage partiel pour éviter des licenciements" ont été "de bons outils très largement utilisés en Europe et dans le monde".
La croissance "ne profite pas à tout le monde"
"Mais la question, c'est qu'est-ce qu'on en fait ?", a-t-il poursuivi, rappelant que "la France est aussi recordman des dividendes" avec "68 milliards qui devraient être distribués cette année aux actionnaires" pendant que "la fortune des milliardaires a explosé".
"Cette croissance est très inégalement répartie."
Yannick Jadot, candidat écologiste à la présidentielleà franceinfo
Selon lui, "la croissance soutenue par Emmanuel Macron n'est pas une croissance qui réduit nos émissions de gaz à effet de serre, l'usage de nos pesticides ou encore le gaspillage, ce n'est pas une croissance qui crée des emplois et évite de détruire l'environnement". "Elle ne profite pas à tout le monde et elle ne permet pas de lutter contre les grands défis qui sont devant nous, le climat, la biodiversité et la justice sociale", a-t-il insisté.
Yannick Jadot a proposé, s'il est élu, "pour redonner du pouvoir d'achat aux Français dans l'urgence", de mettre en place un chèque énergie de 400 euros "pour les 6 millions de ménages les plus touchés", "pour faire face à l'augmentation des prix, des carburants et de l'énergie en générale à la maison". Il souhaite également établir un chèque de 100 euros "pour les 15 millions de familles au-dessus" en termes de revenus. Il a aussi proposé "d'investir sur l'isolation des logements" et d'inciter au covoiturage en mettant en place un "forfait mobilité durable" qui sera porté à 1 000 euros.
"Faire bouger les bas salaires"
Sur l'augmentation des salaires, Yannick Jadot, veut dégeler le point d'indice dans le secteur public. "C'est choquant que, depuis 10 ans, il y ait une perte de pouvoir d'achat, de salaire, des fonctionnaires, par rapport au coût de la vie, donc on dégèle le point d'indice", a-t-il indiqué, tablant sur "une augmentation des salaires d'environ 20%" dans les secteurs "absolument essentiels", l'hôpital et l'école. "Ça dépend des types de personnel et du moment de la carrière, c'est une moyenne mais, sur l'école, il faut mettre le paquet sur les débuts et sur les milieux de carrière", a-t-il précisé.
"On veut augmenter le Smic de 10% à notre arrivée ce qui porte le Smic à, à peu près, 1 400 euros net au début, et 1 500 euros net à la fin du quinquennat", a détaillé le candidat écologiste. "Mais attention, ce n'est pas seulement le Smic qu'il faut bouger, c'est l'ensemble des bas salaires", a-t-il ajouté, considérant comme "profondément humiliant et dégradant" le fait que des personnes soient toujours payées au SMIC après 10-15 ans d'expérience, "ça n'est pas payer la réalité de l'expérience".
Ensuite, concernant les métiers "invisibilisés", "ces métiers qui nous ont fait tenir pendant la pandémie, les caissières, les aides à domicile, les éboueurs, les métiers de l'alimentation", dont les salaires sont très bas et les statuts souvent précaires, Yannick Jadot a déclaré vouloir "imposer à toutes ces branches une négociation avec revalorisation des salaires, amélioration des statuts et des conditions de travail". "Ils se mettront d'accords avec une obligation de résultats car tous ces secteurs fonctionnent avec la commande publique, ils répondent à des marchés publics, ils bénéficient d'exonérations, donc nous conditionnerons chaque euro public à la justice sociale dans les entreprises, pour augmenter les salaires et particulièrement les bas salaires et nous conditionnerons chaque euro d'argent public au climat, comme à l'égalité femme homme dans les entreprises", a-t-il précisé.
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