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Pourquoi le rebond de l'économie française est à relativiser

La croissance au 3e trimestre a été plus importante que prévu, selon les statistiques de l'Insee publiées vendredi. Mais le gouvernement se garde de tout triomphalisme car d'autres indicateurs restent dans le rouge.

Article rédigé par franceinfo
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La croissance française a grimpé de 0,3% au 3e trimestre 2014. La Banque de France attendait au mieux +0,2%. (LENNART PREISS / AFP )

La France a affiché au troisième trimestre une croissance de 0,3%, selon les statistiques de l'Insee publiées vendredi 14 novembre. La Banque de France attendait au mieux +0,2%. Le pays a même fait mieux que ses voisins, l'Allemagne (+0,1%) et l'Italie (-0,1%), tout en dépassant la performance moyenne de la zone euro (+0,2%). Pour Manuel Valls, ces chiffres sont "un encouragement à poursuivre". Des économistes incitent, eux, à l"humilité". Explications. 

Le PIB du 2e trimestre revu à la baisse

Détail technique tout d'abord, l'Insee a revu en baisse le PIB français au deuxième trimestre, qui a reculé de 0,1% et non stagné comme initialement annoncé. Cette correction a mécaniquement amplifié le rebond du troisième trimestre. "La lecture du détail des statistiques appelle à l'humilité", estime Denis Ferrand, directeur général de Coe-Rexecode, institut de recherche financé notamment par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.

L'économie française continue de détruire des emplois

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a affirmé que la prévision gouvernementale d'une croissance française de 0,4% en 2014 se trouvait "confortée", mais averti que l'activité restait "trop faible" pour créer des emplois. Dans le secteur marchand, 34 100 postes ont été supprimés au troisième trimestre (-0,2%). Selon des estimations provisoires de l'Insee, l'emploi salarié est tiré à la baisse par le travail temporaire, qui a chuté de 4,2%. Dans ce secteur réputé précurseur des évolutions du marché du travail, 22 900 postes ont été supprimés.

L'investissement recule

L'investissement, public comme privé, a une nouvelle fois reculé (-0,6%). Dans le détail, l'investissement des entreprises a, certes, de nouveau fléchi, mais moins fortement que lors des trimestres précédents : -0,1% contre -0,5% au printemps et -0,6% au premier trimestre. Mais l'investissement des ménages, c'est-à-dire essentiellement l'achat de logement, a reculé de 1,7% au troisième trimestre, tandis que celui des administrations publiques a baissé de 1,2%, le plus fort recul observé depuis le début de l'année. 

L'impulsion ne viendra pas de l'extérieur

La contribution du commerce extérieur à l'évolution du PIB a été négative (-0,2 point), comme toujours depuis le début de l'année, malgré un rebond de 0,5% des exportations au troisième trimestre. "Merci à la Banque centrale européenne qui a fait baisser l'euro", souligne Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. "Aucun rebond solide ne se dessine en zone euro, analyse de son côté L'Express.fr. La croissance moyenne tarde toujours à décoller, et la zone euro partage avec la France un déficit criant en matière d'investissement, qu'il soit public ou privé"

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