Covid-19 : "La dette n'est pas un sujet", selon l'économiste Patrick Artus
"Nous n'avons aucun besoin de la rembourser puisque la BCE la gardera définitivement dans son bilan", explique-t-il. Plus que sur la consommation, l'inquiétude pèse sur la santé des entreprises et le chômage.
"La dette dont on parle beaucoup, ce n'est pas un sujet", affirme l'économiste Patrick Artus sur franceinfo vendredi 29 janvier, quelques heures après que l'Insee a annoncé une chute du produit intérieur brut (PIB) français de 8,3% en 2020, du jamais vu depuis la création de l'institut en 1946.
"La dette dont on parle beaucoup, ce n'est pas un sujet", affirme Patrick Artus. "Il faut rappeler que la Banque centrale européenne (BCE) achète toutes les émissions de dette des États. Donc, nous n'avons aucun problème pour placer notre dette et nous n'avons aucun besoin de la rembourser puisque la BCE la gardera définitivement dans son bilan." Tant que la BCE garde cette politique, nous n'avons pas besoin de nous en préoccuper, affirme donc l'économiste directeur de recherche et des études de Natixis. Concernant le PIB, pas d'inquiétude non plus à avoir : "Évidemment, la consommation repart chaque fois que l'on peut. On l'a vu en fin d'année. C'est un sujet de très court terme."
Les entreprises et les jeunes sont les vraies préoccupations
Et la tactique du "quoi qu'il en coûte" du gouvernement français permet notamment d'aider les entreprises, l'un des vrais sujets de préoccupation de Patrick Artus. "Est-ce que les entreprises ne sont pas beaucoup dégradées ? Est-ce qu'il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui ont perdu du chiffre d'affaires, qui se sont endettées et qui sont fragilisées ?" L'autre sujet préoccupant selon l'économiste, "c'est les difficultés des jeunes pour entrer sur le marché du travail. [...] Il y a des jeunes qui sont formés dans le tourisme, dans l'événementiel, dans la culture. Voyez les grandes difficultés qu'ils ont aujourd'hui. Ça laissera des traces."
Le gouvernement tablait sur une chute du PIB de 11% en 2020, même si le ministre de l'Économie Bruno Le Maire reconnaissait qu'il s'agissait d'une prévision prudente.
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