Croissance : une hausse record à prendre avec des pincettes
Bien que la France connaisse une croissance record de 7%, il faut considérer qu'elle fait suite à une forte récession due à la pandémie de Covid-19. Quant au chômage, si l'on prend en compte toutes les catégories de demandeurs d'emploi, les chiffres sont les mêmes qu'avant la crise.
Le rebond financier de 7% doit-il prêter à l’optimisme ? "Pas vraiment. 7% de croissance c’est un taux particulièrement élevé, mais ils font suite à une récession qui a été bien plus forte, de l’ordre de 8,5%", rappelle Léo Malherbe, maître de conférences à l’université Picardie-Jules Verne et membre des Economistes atterrés. Une reprise significative donc, mais pas exceptionnelle si l’on prend en compte tous les chiffres. L’Etat a d’ailleurs aidé les entreprises en leur faisant des prêts. "Sans ces mesures de soutien à l’activité, la récession aurait probablement été supérieure à 10%. D’un autre côté, la dette publique a augmenté, mais cela a permis de maintenir le PIB à un bon niveau", explique Léo Malherbe.
Pas de réelle baisse du chômage
Une croissance plus forte que celle de l’Allemagne, à titre de comparaison : "Cependant, l’Allemagne a probablement connu une récession moins forte que la nôtre. Le PIB aujourd’hui en France n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise". Par ailleurs, on annonce un chômage en forte baisse, mais aussi une inflation galopante. "Sur le chômage, il faut être très vigilant sur le type d’indicateur. Si on regarde en prenant en compte toutes les catégories de demandeurs d’emploi, il y en a autant aujourd’hui qu’avant la crise", conclut Léo Malherbe.
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