Vingt ans après, les Français diraient "non" à Maastricht à 64%
Ils jugent que l'euro a des conséquences négatives sur l'économie, mais ne souhaitent pas pour autant l'abandonner, selon un sondage Ifop pour "Le Figaro".
CRISE EUROPEENNE - Vingt ans après, le traité européen de Maastricht ne passerait plus. En septembre 1992, il avait été adopté de justesse par les Français : 51% avaient voté pour, 49% contre. En septembre 2012, 64% des Français diraient "non" et seuls 36% "oui" à ce texte qui a notamment permis la création de l'euro. FTVi a tiré les principaux enseignements du sondage Ifop paru lundi 17 septembre dans Le Figaro.
L'euro critiqué
Dix ans après le passage à l'euro, les conséquences de la monnaie unique sont jugées négatives sur la compétitivité de l'économie française (pour 61% contre 24%), en termes de chômage (63% contre 6%) et surtout sur le niveau des prix (89% contre 5%). L'euro a été plutôt un handicap dans la crise économique actuelle pour 45% des sondés, 23% y voyant un atout et 32% ni l'un ni l'autre. L'Union européenne n'agit pas de façon efficace pour limiter les effets de la crise pour trois quarts (76%) des personnes interrogées.
Des Français résignés...
D'une manière générale, depuis Maastricht, l'Union européenne va plutôt "dans la mauvaise direction" pour 67% des Français, contre 33% pensant le contraire. Malgré tout, près des deux tiers (65%) ne souhaitent pas l'abandon de l'euro et le retour au franc, contre 35% qui y sont favorables. Une petite majorité (49%) pense qu'il est "dans l'intérêt" de la France d'appartenir à l'UE, 27% estimant que ce n'est pas dans son intérêt et 24% que ce n'est ni l'un ni l'autre.
... mais eurosceptiques
En 2005, les Français avaient répondu "non" à 54,68% au référendum sur le traité constitutionnel européen. Sept ans plus tard, l'euroscepticisme semble avoir progressé. Six Français sur dix souhaitent moins d'intégration européenne, préférant que chaque Etat conserve ses prérogatives en matière de politiques économiques et budgétaires.
Les Français ne souhaitent pas une déconstruction européenne pour autant, mais ils ne veulent pas d'un élargissement ou d'un renforcement de l'UE. Ainsi, une majorité écrasante (84% contre 16%) est hostile à une adhésion de la Turquie à l'UE. Et l'instauration d'un Etat unique européen n'est jugée probable que par 44% des personnes interrogées. Enfin, une exclusion de la Grèce si elle ne parvient pas à réduire sa dette et son déficit recueillerait l'assentiment de 65% des sondés, contre 35% qui y sont opposés.
Sondage réalisé du 11 au 13 septembre auprès d'un échantillon de 1 006 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas).
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