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Perte record de la Société Générale : les banques européennes sont moins préparées à la crise que les banques américaines, affirme l'économiste Philippe Herlin

Le spécialiste des questions monétaires alerte sur "une vague de faillites qui va peser sur les banques" du vieux continent qui n'ont, selon lui, pas tiré les leçons de la crise de 2008.

Article rédigé par franceinfo
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Le siège de la Société Générale dans le quartier d'affaires de a Défense (Hauts-de-Seine). (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"Il y a un risque plus sévère pour les banques européennes en cas de crise", a estimé sur franceinfo lundi 3 août Philippe Herlin, économiste spécialiste des questions monétaires. Alors que la Société Générale annonce une perte record de 1,26 milliard d'euros sur le trimestre, il affirme que les banques américaines ont retenu les leçons de la crise de 2008, contrairement aux banques européennes.

Des capitaux propres trop faibles

"On risque d'avoir une vague de faillites qui va peser sur les banques", alerte Philippe Herlin. "Il y a un vrai danger et les banques doivent vraiment mettre des provisions de côté pour faire face à ce danger.", a-t-il ajouté. "Les grosses banques, Société Générale, BNP, ont des capitaux propres qui représentent 3% de tous leurs engagements", indique l'économiste qui estime qu'il s'agit d'un taux" extrêmement faible". Pour appuyer son analyse, Philippe Herlin donne l'exemple des banques américaines : "aujourd'hui, elles ont des capitaux propres qui sont à peu près de 10% du total de leurs bilans, de leurs engagements. Donc il y a un risque plus sévère pour les banques européennes en cas de crise", a-t-il affirmé.

Les banques américaines ont eu de grosses difficultés mais elles en ont tenu compte, depuis 2008, en augmentant leurs capitaux propres, beaucoup plus que les banques européennes.

Philippe Herlin

à franceinfo

"Les banques américaines ont vraiment retrouvé la confiance des investisseurs, poursuit Philippe Herlin, alors que ce n'est pas le cas pour les banques comme la Société Générale ou la Deutsche Bank, qui sont empêtrées dans une rentabilité faible et dans une fragilité qui risque d'être vraiment inquiétante si la récession est marquée en 2020", a insisté ce spécialiste des questions monétaires.

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