Cet article date de plus de douze ans.

Au G20, l'Europe pointée du doigt sur sa gestion de la crise

Le groupe des 20 pays les plus industrialisés et des puissances émergentes se réunit pour deux jours au Mexique, à Los Cabos. La situation critique dans la zone euro sera au centre des débats.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les dirigeants des 20 pays les plus industrialisés et des puissances émergentes sont réunis pour deux jours au Mexique, à Los Cabos (Basse-Californie). (JEWEL SAMAD / AFP)

Le sommet du G20 a débuté dans la nuit de lundi à mardi 19 juin. Le groupe des 20 pays les plus industrialisés et des puissances émergentes se réunit pour deux jours au Mexique, dans la station balnéaire de Los Cabos (Basse-Californie). Au sortir des élections législatives grecques, qui ont écarté pour un temps le spectre de la sortie du pays de la zone euro, la crise dans la zone est au centre des discussions et du projet de communiqué final.

• La Grèce au centre de l'attention

L'essentiel des débats porte sur la relance de la croissance de l'économie mondiale. "Si les conditions économiques venaient à se dégrader davantage de manière importante, les pays disposant de marges de manœuvre budgétaires suffisantes se tiennent prêts à coordonner et à mettre en œuvre des mesures budgétaires à leur discrétion pour soutenir la demande intérieure, comme il convient", est-il écrit dans le projet de communiqué final obtenu lundi par Reuters.

Initiative rare au niveau du G20, le projet de communiqué fait nommément référence à un pays, la Grèce, où Barack Obama a estimé que le résultat des élections législatives avait ouvert "une perspective positive""Nous souhaitons que la zone euro travaille en partenariat avec le prochain gouvernement grec pour s'assurer qu'il reste sur la voie des réformes et du maintien dans la zone euro", est-il écrit. 

Par ailleurs, les pays de la zone euro sont invités à "prendre toutes les mesures politiques nécessaires pour préserver l'intégrité et la stabilité de la zone euro, y compris en matière de fonctionnement des marchés financiers et en brisant la boucle qui lie les Etats souverains et les banques".

• Barroso mécontent

Ces demandes pressantes ne sont pas du goût du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Les dirigeants européens ne sont pas "venus ici pour recevoir des leçons de démocratie ou de politique économique", a-t-il lancé. Ils ont d'ailleurs rejeté l'argument selon lequel la zone euro est seule responsable de la baisse de croissance dans le monde.

Pour Barroso, "si nos partenaires veulent aider la croissance au niveau global, ce serait important qu'ils montrent leur appui et même leur admiration pour les efforts de la zone euro, pour les pas que nous avons faits et pour ceux que nous allons faire très vite". Au sujet de la Grèce, il a fait part d'une volonté, en Europe, de faire plus pour la Grèce en matière de croissance.

• 430 milliards de dollars pour le FMI

Le sommet du G20 doit confirmer le doublement des ressources du Fonds monétaire international (FMI) avec une injection prévue de 430 milliards de dollars (341 milliards d'euros). La Française Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a d'ores et déjà annoncé que le FMI avait obtenu 456 milliards de dollars (362 milliards d'euros).

Les cinq puissances émergentes, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont ainsi convenu d'accroître leurs contributions au FMI, dont 43 milliards de dollars (34 milliards d'euros) pour la Chine. Elles posent toutefois deux conditions: que le FMI ait déjà utilisé ses ressources existantes et qu'il applique la réforme des droits de votes de 2010 pour donner à ces pays un droit de regard plus étendu en son sein.

• Une rencontre Obama-Poutine sur la Syrie

Par ailleurs, le président américain Barack Obama a rencontré son homologue russe, Vladimir Poutine, en marge du sommet. Les deux hommes ont surtout débattu de la situation en Syrie. Dans une ambiance manifestement glaciale, les deux hommes ont demandé l'arrêt des violences et le dirigeant russe a souligné les "points communs" avec Obama sur ce dossier. La Russie est l'un des principaux alliés du régime de Bachar Al-Assad.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.