Reportage Colère des agriculteurs : comment Les Républicains tentent de peser dans l'équation

Alors que le secteur agricole affiche sa colère, en France et partout en Europe, Les Républicains jouent leur carte auprès des professionnels en vue des élections européennes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des agriculteurs mobilisés avec leurs tracteurs près du Reichstag, le Parlement allemand, le 20 janvier 2024 à Berlin. (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

La colère des agriculteurs dicte l'agenda politique ces derniers jours. La plupart des candidats aux élections européennes courent s'afficher au chevet d'une profession en détresse. Mercredi midi, François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains, était dans une exploitation dans l'Oise.

"Soutenir ceux qui produisent", ce sera "le grand combat" des élections européennes, d'après lui. Tandis que les sénateurs Les Républicains passent à l'offensive, ils mettent sur la table une proposition de loi pour mettre fin à la crise.

La moitié des 42 mesures de la proposition de loi a déjà été votée par les sénateurs, il y a un an. Les Républicains veulent montrer qu'ils sont les premiers défenseurs du monde agricole. Laurent Duplomb, sénateur de la Haute-Loire, présente sa priorité : "Détendre la situation normative. On veut créer une commission de 'désherbage' sur la totalité des normes qui aujourd'hui sont abrutissantes et qui ne servent à rien." Il propose aussi la suppression de l'Office de la biodiversité et des mesures pour sanctionner l'agribashing.

"Une forme de tartuferie macronienne"

Et puis le gouvernement doit revenir sur des décisions jugées abusives, dit-il : "On revient en arrière sur des sujets où on s'est plantés. L'exemple des néonicotinoïdes avec l'interdiction de l'acétamipride - c’est-à-dire la 5e catégorie qui aujourd'hui est autorisée dans toute l'Europe -, fait qu'aujourd'hui on crée une concurrence déloyale. Donc il faut arrêter d'être naïf."

Un dossier emblématique du double discours du gouvernement, selon Bruno Retailleau : "On veut aussi dénoncer une forme de tartuferie macronienne qui fait qu'à Paris, on écoute les agriculteurs, mais à Bruxelles, le groupe des députés macronistes n'a cessé de jouer contre l'agriculture française. Arrêtons le massacre." Le chef de file des Républicains se dit prêt à faire adopter son texte par les sénateurs mais il cherche surtout à faire pression sur le gouvernement.

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