Annonces de Gabriel Attal sur l'agriculture : "La réponse n'y est pas encore complètement", déplore le Mouvement de défense des exploitants familiaux

L'éleveur Pierre Thomas déplore l'absence de "réponse claire" pour "la plus grande des mesures d'urgence, une fixation du prix minimum garanti" après les annonces jeudi du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
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Des agriculteurs sur l'autoroute A709, près de Montpellier, le 26 janvier 2024. Photo d'illustration. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

"Je suis encore extrêmement inquiet pour l'avenir du monde agricole. Je pense que la réponse n'y est pas encore complètement", a réagi jeudi 1er février sur franceinfo Pierre Thomas, éleveur bovin en bio dans l’Allier, président du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), après les dernières annonces du gouvernement en faveur des agriculteurs et l'appel de la FNSEA, des Jeunes Agriculteurs et de la Coordination rurale à suspendre les barrages.

"Il manque encore énormément de choses", estime Pierre Thomas. L'éleveur juge que les annonces du gouvernement ne répondent pas "véritablement aux besoins des agriculteurs". Si les annonces "fiscales et sociales" peuvent "diminuer un certain nombre de charges", cela n'est "pas quelque chose qui est lisible dans le temps et ce n'est pas quelque chose qui va être immédiat". Le gouvernement a annoncé 150 millions d'euros en soutien fiscal et social aux éleveurs d'ici la fin de l'année. Mais Pierre Thomas rappelle que les "éleveurs laitiers, quand ils ont des factures de 200, 300 ou 500 euros, demandent des mois de délai pour pouvoir les payer". Attendre la fin de l'année, "cela va être un peu compliqué".

Un manque de "lisibilité" des mesures

Le président du Modef assure que les agriculteurs ne peuvent "pas être satisfaits de ces mesures-là" quand un groupe "comme Lactalis paie à 400 euros la tonne le litre lait quand le coût de revient est au minimum à 500 euros la tonne". Il déplore l'absence de "réponse claire" pour "la plus grande des mesures d'urgence, une fixation du prix minimum garanti." Mais au-delà du prix, Pierre Thomas pointe le manque de "lisibilité" des mesures.

"On a l'impression qu'on a une petite mesure qui va alléger un peu les choses qui peuvent donner satisfaction ou vous donner un semblant de satisfaction. Et puis on ne change rien sur le fond."

Pierre Thomas, président du Modef

sur franceinfo

L'éleveur appelle à "changer véritablement de politique agricole. C'est quelque chose qui est extrêmement important à travers toute l'Europe". Le Modef va donc "continuer d'insister pour faire en sorte qu'on change véritablement d'orientation agricole". "On a besoin véritablement de lisibilité. On a besoin aussi de revenus. On a besoin de redonner espoir aux paysans, ajoute Pierre Thomas. Et je ne pense pas aujourd'hui que ces mesures peuvent redonner véritablement espoir aux paysans."

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