Agriculture : en plein mouvement de colère des paysans en Europe, Bruxelles lance une vaste consultation stratégique sur l’avenir du secteur dans l'UE
La Commission européenne ouvre jeudi 25 janvier une vaste consultation stratégique sur l’avenir de l’agriculture dans l’UE. Une réflexion prévue depuis le mois de septembre dernier, c’est-à-dire avant le mouvement de colère des agriculteurs qui touche plusieurs pays européens. Des syndicats agricoles, des ONG et des représentants des consommateurs sont autour de la table.
Au menu de leurs discussions; les revenus et les conditions de vie des agriculteurs, l’impact du changement climatique et de la transition écologique, l’innovation et la compétitivité du système alimentaire de l’Union européenne. Que faut-il en attendre ? Franceinfo a posé la question à des eurodéputés.
Lors de leur dernière rencontre, plusieurs ministres européens de l’Agriculture avaient dénoncé le lancement trop tardif de cette espace de dialogue. Même sentiment chez Anne Sander. Mais pour cette eurodéputée LR qui suit les questions agricoles, le récent départ de Franz Timmermans, le numéro deux de la Commission, peut changer la nature des échanges : "Ce sera facilité avec le départ du vice-président de la Commission qui a beaucoup milité pour un pacte vert complètement hors-sol et déconnecté des réalités du territoire, avance Anne Sander. J’espère que la Commission sera pleinement à l'écoute des professionnels et qu'on leur fera confiance."
"On ne va pas laisser s'effondrer notre agriculture"
La Commission peut, si elle le veut, aller vite et prendre des décisions concrètes, estime de son côté l’eurodéputé social-démocrate Pierre Larrouturou qui siège en commission du Budget : "On voit qu'il y a des milliers d'Allemands dans les rues à Berlin qui sifflent le Chancelier et le ministre des Finances. Il y a aussi des mobilisations en Italie, en France... énumère-t-il. On ne va pas laisser s‘effondrer notre agriculture. Et de même qu'on a été capables face au Covid de réagir dans l'urgence, il faut réagir dans l'urgence et dire qu'on veut une politique qui protège le revenu des paysans et qui les aide à se transformer."
Du côté de la Commission, on promet de tout faire pour rétablir la confiance entre les agriculteurs, les représentants des États membres et les institutions. La consultation doit durer jusqu’à l’été et va permettre d’élaborer la stratégie de la future Commission européenne. Car celle-ci changera de visage après les élections européennes de juin prochain.
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