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Des économistes critiquent la politique d'austérité du gouvernement français - et de la zone euro

Le choix de réduire, à marche forcée, le déficit public est risqué, analyse l'Observatoire français des conjonctures économiques. Cela va peser sur la croissance et l'emploi, et peut accroître le risque de désagrégation de la zone euro, dit-il.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
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"Dans notre cadrage budgétaire, le solde public ne repasse sous la barre des 3% du PIB qu'en 2014, et celui-ci reste encore déficitaire en 2017 (-0,9% du PIB)" , avertit l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques. Voilà qui ne fera pas particulièrement plaisir au gouvernement qui table, lui, sur un déficit à 3% dès l'an prochain, et un retour à l'équilibre en 2017.

Pire, les économistes estiment même que réduire le déficit public à marche forcée va durement peser sur la croissance et l'emploi. Et ce n'est pas tout : "tenir ces objectifs peut vouloir dire provoquer ou augmenter la probabilité de la désagrégation de la zone euro",  selon Xavier Timbeau, le directeur du département analyse et prévision de l'OFCE. Reste à en convaincre les autres pays de la zone euro...

Bref, selon l'OFCE, dans le contexte actuel de faible croissance, "les objectifs (de réduction des déficits publics) fixés par les Etats-membres sont déraisonnables."

Alors, quelle solution ? Se fixer comme objectif la réduction du déficit structurel à 0,5% du PIB, ce qui permettrait d'interrompre la politique d'austérité dès l'an prochain en Allemagne, Italie et Finlande, et en 2014 en France et au Portugal.

Au lieu de la destruction de 440.000 emplois salariés marchands en France sur 2013-2017 (dont 329.000 dans l'industrie) - qui constitue le scénario central de l'OFCE - l'arrêt de l'austérité à 0,5% de déficit structurel permettrait de créer 183.000 emplois salariés marchands sur la période, et de limiter à 262.000 les destructions dans l'industrie.

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