Crète : une île à vendre
Les pays de l'Eurogroupe se réuniront jeudi 21 juin pour fixer les modalités de la fin du plan d'aide à la Grèce. Athènes devrait obtenir 20 milliards d'euros. Pour convaincre, elle a multiplié les réformes difficiles, comme la privatisation massive de son économie. La grande braderie de ses entreprises, de ses terres et de ses plages n'est d'ailleurs pas finie.
À vendre, en bord de mer : des bâtiments désaffectés sur plus de 350 000 m². C'est le terrain public le plus vaste mis en vente en Crète (Grèce), à un prix tenu secret : une ancienne base militaire à l'abandon depuis vingt-cinq ans, mais toujours surveillée. C'est le maire de la ville qui nous fait rentrer. Les bâtiments sont idéalement situés. Ils pourraient être transformés en hôtels ou en casinos, mais problème : comme de nombreux biens que l'État veut céder, ils cherchent toujours preneurs.
L'État grec accusé de brader son patrimoine
Des ventes au point mort, ou presque. Depuis le début de l'année, le gouvernement d'Athènes n'a cédé que quelques participations publiques dans des raffineries, une entreprise de télécom ou une autoroute, pour environ 1 milliard d'euros. Depuis 2014, les privatisations ont rapporté 5 milliards, très loin de l'objectif fixé par les créanciers de la Grèce : 50 milliards d'euros. Alors, faut-il accélérer les ventes ? Les Grecs sont divisés, par exemple sur la plage, devant le terrain militaire. Des réticences exacerbées dans la deuxième ville de Crète, La Canée. Là aussi, l'État cherche à récupérer de l'argent. L'État grec est accusé de faire de mauvaises affaires en bradant son patrimoine.
Pour les opposants aux privatisations, le meilleur exemple est l'aéroport de La Canée. Avec 13 autres aéroports régionaux, il a été cédé l'an dernier pour une durée de quarante ans à une entreprise allemande. Mais depuis, la fréquentation a baissé de 13% car les Allemands auraient augmenté les frais. L'entreprise allemande répond qu'elle financera d'importants travaux de rénovation de l'aéroport qui, à terme, permettraient d'augmenter la fréquentation. Quant au gouvernement grec, il promet encore d'accélérer les privatisations cet été avant la fin de l'aide financière prévue fin août.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.