Crise financière : la BCE intervient pour limiter les dégâts
Alors que les différentes places européennes enregistraient de nouvelles séances de baisse, la Banque centrale européenne a décidé d'étendre ses achats d'emprunts (les premiers à en bénéficier ont été l'Irlande, le Portugal et la Grèce) à ceux de l'Italie et de l'Espagne.
La BCE a annoncé "sans ambiguïté son intervention pour racheter les dettes italienne et espagnole si d'aventure il devait y avoir des investisseurs qui se retiraient de ces marchés", a confirmé lundi le ministre français de l'Economie François Baroin, rappelant que Rome et Madrid avaient annoncé de nouvelles mesures pour réduire leurs déficits et favoriser la croissance.
_ Montant de ces rachats : "Ils font des opérations de 20 à 25 millions d'euros sur l'ensemble du marché. Nous prévoyons que les interventions
atteindront l'ordre du milliard dans la journée", a déclaré un trader. Ce coup de pouce a déjà permis de faire baisser les rendements des
emprunts d'Etat italiens et espagnols.
La FED attendue au tournant par la Chine
Certains économistes préviennent toutefois que cette initiative fait peser des risques non négligeables sur l'équilibre des comptes de cette institution, longtemps réticente à sortir de son rôle traditionnel de contrôle de l'inflation.
_ Plus pessimistes encore, les économistes de Commerzbank estiment que "la détente sur les taux pourrait ne durer que deux jours" et rappellent que malgré l'intervention de la BCE en faveur de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal, leurs taux d'emprunt ont grimpé "à deux chiffres" .
Désormais les investisseurs ont les yeux braqué sur la Réserve fédérale des Etats-Unis. La FED tient demain sa réunion mensuelle de politique
monétaire. Et il va lui falloir prendre une décision rapidement, car la Chine, premier détenteur mondial de dette américaine, a d'ores et déjà haussé le ton.
_ "ll doit être clair que si les Etats-Unis, l'Europe et les autres économies développées n'assument pas leurs responsabilités et continuent à faire des simagrées en ne songeant qu'à leurs intérêts égoïstes, le développement stable de l'économie mondiale en sera grièvement affecté", fulmine Le Quotidien du Peuple, organe de presse officiel du Parti communiste chinois, dans un éditorial.
Caroline Caldier, avec agences
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