Philippe Poutou : "Ce qu'ils font en Guyane devrait se passer un peu partout"
Philippe Poutou a réagi dimanche à la contestation sociale en Guyane. "Ce qu'ils font là-bas, devrait se passer un peu partout", a estimé le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).
Le candidat à la présidentielle du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, a estimé dimanche 2 avril sur franceinfo que la contestation sociale en Guyane était "tout un programme" et montrait ce qu'il fallait faire aussi en métropole. Pour Philippe Poutou, voter lors des élections ne suffit pas, il faut que la population "prenne ses affaires en main".
franceinfo : Est-ce que vous soutenez le combat des Guyanais?
Philippe Poutou : Oui. Surtout que leurs combats sont des combats que nous pourrions mener aussi. Là-bas, tout apparaît beaucoup plus grave : le taux de chômage plus important, le taux de pauvreté énorme, des services publics complètement exsangues, surtout dans la santé et l'éducation. Et puis il y a la notion d'égalité. Les Guyanais dénoncent que les lois républicaines, normalement pareilles sur tout le territoire français, ne soient pas respectées. Donc, bien sûr, qu'on soutient cette colère-là et on voit bien que ça fait trembler le gouvernement. Ce qu'ils font là-bas, devrait se passer un peu partout. La population retrouve confiance en elle-même et s'organise. La démocratie, c'est ça finalement. Ce n'est pas voter, c'est se battre, se défendre, s'organiser, et c'est ce qu'il se passe en Guyane avec les barrages et la grève générale.
Solidarité avec le peuple guyanais en lutte ! #Guyane pic.twitter.com/KTUjZ1crkJ
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) 1 avril 2017
La démocratie, c'est ne pas voter ?
Non. Voter est démocratique parce qu'on donne son avis. Le problème, c'est qu'une fois qu'on a donné son avis, on se fait avoir pendant cinq ans car les promesses sont reniées la plupart du temps et on n'a aucun pouvoir pour agir. C'est le paradoxe qu'on assume. On présente sa candidature pour dire que les élections ne changent pas la vie et qu'il faut que la population s'organise, comme cela se passe en Guyane. On est dans une société où une poignée d'ultra-riches et de possédants décident de tout pour leurs propres intérêts et s'attaquent aux intérêts de la population. Aujourd'hui, les politiques libérales sont menées et les politiciens corrompus mélangent les caisses privées et les caisses publiques. Ils sont suffisamment arrogants pour penser que tout leur est permis. Donc oui, il faut que ça change.
Qu'avez-vous pensé de la rencontre samedi à Marseille entre Emmanuel Macron, pour qui vous avez ironiquement appelé à voter à l'occasion d'un poisson d'avril, et Christian Estrosi, le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte-D’Azur?
Cela en rajoute une couche sur le "ni gauche, ni droite". Qu'est-ce que ça veut dire ? On est dans une opération de bluff permanent. Mine de rien, il y a une crise et du chômage. Des choses très graves se passent et on n'a pas du tout envie de jouer avec ces politiciens-là. Le problème posé est : "Comment peut-on changer ?" Il faut prendre nos affaires en main, faire de la politique nous-mêmes. Il faut qu'on discute de la société, qu'on comprenne ce qui se passe. Ensuite, on doit voir les moyens qu'il y a pour mener d'autres politiques, et il y en a. Il y a de l'argent, il y a tout ce qu'il faut pour combattre les problèmes économique et maintenant, il faut agir. Ce qui se passe en Guyane, de ce point de vue-là, est tout un programme : une population qui est en colère et qui essaie de changer les choses par elle-même, parce que si on laisse faire, on se fait broyer.
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