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Guyane : "Les excuses étaient une exigence de la population, maintenant, il y a les points de revendication"

Les négociations destinées à trouver une issue à la crise qui paralyse la Guyane française devaient se poursuivre vendredi entre un collectif et les autorités, au lendemain des excuses formulées par la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts.

Article rédigé par franceinfo, Gaële Joly - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, apparaît face à la foule au balcon de la préfecture de Cayenne (Guyane), le 30 mars 2017. (GILLES MOREL / CITIZENSIDE / AFP)

Les négociations destinées à trouver une issue à la crise qui paralyse la Guyane française devaient se poursuivre vendredi 31 mars à Cayenne. La veille, les collectifs de Guyanais ont mis les deux ministres sous pression.

Car avant de s’asseoir sagement à la table des négociations, ils ont d’abord imposé leurs conditions. Pendant plusieurs heures, les discussions se sont interrompues. Une longue journée au terme de laquelle la ministre des Outre-mer a présenté ses excuses au peuple guyanais, un moment inédit.

A Cayenne, le reportage de Gaële Joly

Sous les fenêtres de la préfecture, les Guynanais réclament de voir la ministre. Ericka Bareigts apparaît soudain au balcon, un mégaphone dans la main. "C'est à moi que revient l'honneur de dire au peuple guyanais, au-delà de ma petite personne, toutes mes excuses au peuple guyanais", déclame presque la ministre des Outre-mer. En direct à l’antenne, le journaliste de Guyane 1ère en a la voix qui tremble. "Présenter des excuses, c'est du jamais-vu", comment-t-il.  

Dans la foule, Rodrigue, chef d’entreprise, n’en croit pas ses oreilles. "C'était un geste d'autant plus fort que ça avait mal démarré avec Erika Bareigts. Tout le monde était plutôt contre elle, ne comprenait pas qu'elle ne soit pas venue plus tôt. Donc évidemment, ça a étonné. Vous l'avez entendu comme moi, tout le monde à scandé son nom, tout le monde a crié son nom, parce que ça montrait que maintenant les deux parties veulent avancer", nous explique-t-il.

Les excuses ne suffisent pas

Ce tour de force, c’est José Mariema, le porte-parole du collectif des Toukans, invité à la table des négociations, qui nous le raconte. "Nous lui avons demandé gentiment, 'Madame la ministre, le peuple guyanais a été froissé et nous vous demandons des excuses', c'est tout. Et elle l'a fait dans la diplomatie et c'est très bien passé", dit-il.

C'est une note d’espoir pour les discussions qui s’annoncent. Mais Zadkiel Saint-Orice, l’un des porte-parole du collectif des "500 frères" contre la délinquance, restera vigilant. "Les excuses étaient une exigence de la population. Maintenant, il y a les points de revendication sur lesquels on est ferme."

Ils n'ont proposé que des choses existantes, ils ont été très légers

Collectif des "500 frères"

à franceinfo

"Le domaine de la sécurité me concerne, poursuit-il. Il y a des choses qui sont demandées et qui n'existent pas aujourd'hui et c'est ce qu'on veut qui soit mis en place : la cité judiciaire, les contrôles aux frontières..." Il prévient : "Ils ont le cahier de nos revendications, c'est sur ça qu'il faut travailler."

Les ministres ont jusqu’à samedi matin, dernier délai, pour étudier leurs revendications.

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