Crise en Guyane : les actes de délinquance diminuent, selon les autorités
La baisse de la délinquance serait liée aux barrages routiers et aux vols annulés, selon le procureur de la République de Cayenne.
Le large mouvement de protestation en Guyane, qui entre, samedi 1er avril, dans son treizième jour, a pour effet paradoxal "une diminution des faits de délinquance", a indiqué le procureur de la République de Cayenne, Eric Vaillant.
"Les braquages sont nettement moins fréquents depuis une dizaine de jours, c'est une réalité", a indiqué le procureur, confirmant une information du site Guyaweb."C'est probablement parce que les délinquants seraient empêchés de fuir à cause des barrages bloquant les quelques artères stratégiques, donc ils ne s'y risquent pas", explique-t-on du côté de la gendarmerie.
"Moins d'interventions à effectuer"
"Il y a moins de gardes à vue car il y a moins de faits. Mais aussi parce que les forces de l'ordre sont mobilisées par le conflit social et que certaines auditions ont été reportées", a ajouté Eric Vaillant. Les audiences sont perturbées par la grève des avocats, qui soutiennent le mouvement de protestation.
A Saint-Laurent du Maroni, "sur le terrain, on constate moins d'interventions à effectuer, moins de vols à main armée", indique Thomas Pardieu, commandant de la gendarmerie de cette ville frontière du Suriname.
Olivier Le Cardinal, numéro un de la police en Guyane, est plus mitigé : "on notait déjà une baisse de la délinquance avant le mouvement. Les délinquants ont arrêté de bouger quelques jours, mais depuis deux ou trois jours les cambriolages reprennent". "Quant aux mules, il n'y en a plus car il n'y a plus d'avion vers Orly. Contre les mules, c'est la solution radicale", ironise une source judiciaire. Quelque 371 mules transportant de la cocaïne ont été arrêtées en Guyane en 2016.
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