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Crise du porc : Le Foll rappelle à l'ordre, situation "détestable" pour la FNSEA

Les deux principaux industriels de la transformation de la viande ont refusé lundi de participer aux cotations du prix du porc. Ils trouvent le nouveau prix négocié il y a presque deux mois trop bas et provoquent la colère du ministre de l'Agriculture.
Article rédigé par franceinfo
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  (Le siège de la Ccoperl est situé à Lamballe, dans les Côtes d'Armor. Le groupe coopératif breton est le numéro un français du porc © MaxPPP)

Face à la crise que traversent les éleveurs de viande, et particulièrement ceux de porc, Stéphane Le Foll avait fait publier un arrêté pour limiter la baisse des prix. Objectif : permettre aux agriculteurs de couvrir leur frais de production et de tirer un bénéfice de la vente de leurs produits.

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C’était sans compter les industriels de la viande.  Les deux principaux acteurs du marché, Bigard et la Cooperl, ont boycotté la cotation des cours  lundi au marché au cadran de Plérin, en Bretagne.

Ils refusent d'acheter le porc 13 centimes de plus qu'avant l'augmentation arrachée le 17 juin dernier. Le prix du porc devait passer de 1.27 euros le kilo à 1.40. Trop cher pour ceux qui représentent 30% des achats de porc au marché de Plérin.

"Une situation détestable" (Xavier Beulin, président de la FNSEA)

Un geste que "regrette " Xavier Beulin, président de la FNSEA. Il estime que les industriels auraient "pu en discuter " avant de prendre cette décision. "A 1,40 euro le kilo", rappelle-t-il, "il faut savoir qu'on ne gagne pas d'argent ". Tant que les industriels boycottent, les porcs des éleveurs "ne sont pas relevés ", ils prennent du poids et "il faut les nourrir ", alors que c'est très cher.

Un cours du porc "artificiellement gonflé"  selon les industriels

Paul Rouche, directeur délégué syndical des industriels de la viande se défend de faire capoter les accords du 17 août : "Il faut un prix économique qui reflète l’offre, la demande et la concurrence européenne et internationale. Aujourd’hui le prix est artificiellement gonflé et très au-delà de nos capacités de revalorisation, ce prix n’est pas tenable ". 

"On ne peut pas avoir des cotations politiques. En économie, le prix politique ne tient pas". Paul Rouche, directeur délégué syndical des industriels de la viande

Nouvelle cotation jeudi ? 

Un volte-face qui a fait bondir Stéphane Le Foll. "Je n’envisage pas qu’après les efforts qui ont été fait pour atteindre le niveau d’un euro 40, on n’ait pas de cotation au marché du cadran de Plérin " a-t-il réagit sur France Info. Le ministre de l’Agriculture tient à trouver une solution d’ici jeudi, la prochaine cotation à Plérin. Comme hier, il téléphonera cet après-midi à Cooperl et Bigard pour désamorcer cette nouvelle crise.

"Chacun a une part de responsabilités. Le prix est le fruit d'un engagement commun et concerté" rappelle Stéphane Le Foll
Les "éleveurs en colère" continuent de maintenir la pression par des opérations coups de poings, après avoir immobilisé les routes de France plusieurs jours.

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