Crise de la zone euro : les spécialistes sont sur France Info
"Aucun risque en ce qui concerne les déposants"
Ce matin, Jean-Pierre Jouyet était l'invité de France Info. Le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), juge, certes, la situation financière difficile, mais pas aussi dramatique que cela.
_ " Je ne crois pas qu'il y aura une faillite de la Grèce, je crois que nous sommes entrés dans une phase de restructuration. On a cru pendant trop longtemps que le temps allait servir à la Grèce, aujourd'hui on se rend compte que le temps joue contre elle, contre l'Europe, et qu'il faut que l'on soit très clair sur la mise en place du plan du 21 juillet " (à cette date, l'Union européenne était tombée d'accord sur un nouveau plan d'aide à la Grèce, d'un montant de 160 milliards d'euros, mais dont l'application n'a toujours pas été finalisée).
Banques : pas de risque pour les clients...par FranceInfo
Le président de l'Autorité des marchés financiers se veut rassurant pour les clients des banques. "Il n'y a aucun risque en ce qui concerne les déposants, ceux qui ont mis de l'argent en banque", a-t-il indiqué. "Il y a tout ce qu'il faut dans les banques françaises pour faire face à un éventuel défaut de la Grèce", a ajouté Jean-Pierre Jouyet.
Mais "ce qui ne veut pas dire que la situation ne soit pas grave" précise l'économiste. Pour lui, le problème principal est celui du manque de gouvernance économique européenne. "Aujourd'hui un certain nombre d'investisseurs rationnels sont défiants par rapport aux engagements pris au niveau européen", "ce sont des désenchantés de l'Europe".
Il revient également sur l'application de la nouvelle réglementation dite "Bâle III", qui doit entrer en vigueur en 2013. Il s'agit d'une série de mesures endossées par le G20, lors du sommet de Séoul en novembre dernier, et qui visent à tirer les enseignements de la crise financière née en 2007. "Quand on voit les États-Unis dire qu'ils ne seront pas en mesure d'appliquer les règles de Bâle III, on peut se dire que la faille est peut-être du côté du système bancaire américain. "
"Si la confiance disparaît, les chiffres avancés par les banques n'ont plus de valeur"
Marc Guillaume, professeur d'économie a Paris Dauphine, était également sur France Info ce matin. Pour lui aussi, les banques françaises sont solides. Mais il insiste sur le rôle de la "confiance", plus importante que les chiffres, selon lui.
Marc Guillaume "Si la confiance disparaît, les...par FranceInfo
"Les banques se disent que la situation est supportable, sauf qu'en cas de panique, si la confiance s'évanouit, c'est le début d'une baisse en spirale, et on est au bord du chaos de ce point de vue là. " "Le problème est que les nouvelles optimistes n'ont pas d'amplificateur, alors que les marchés amplifient les nouvelles pessimistes", ajoute-t-il.
Quant à l'avenir des banques ? "Il ne faut pas exclure que l'État français ou italien nationalisent certaines banques pour les protéger. La difficulté est que ces États sont de moins en moins crédibles, donc le dernier ressort est celui des pays dont la croissance est très forte. " Il fait ainsi allusion à la Chine notamment, que l'Italie a sollicitée pour racheter ses obligations souveraines.
Les spécialistes répondent à vos questions
Et pour mieux comprendre les évènements qui secouent les places boursières et la zone euro, vous pouvez poser vos questions sur notre forum toute la journée.
Ce matin Philippe Crevel, économiste et secrétaire général du cercle des épargnants, répondait à vos questions sur l'antenne.
Quel lien entre la dette grecque et les tensions pour les banques françaises ?
Y-a-t-il des placements financiers plus risqués que d'autres ?
_ Et si ma banque fait faillite, devrais-je quand même lui rembourser mon prêt immobilier ? "Et oui, malheureusement..." répond le spécialiste.
Alexandre Delaigue, économiste, et fondateur du blog econoclaste.org répondait aussi à vos questions.
Quelle conséquence peut avoir la crise sur une demande de crédit ?
L'immobilier est-il encore une valeur refuge ?
_ Est-ce que certains produits financiers permettent de spéculer et de gagner de l'argent sur la baisse des marchés ?
Quant à la question d'une faillite des banques ? Impossible selon Alexandre Delaigue, et "si la BNP fait faillite, c'est l'apocalypse en France, sachant que l'ensemble des actifs de la BNP représente plus que le PIB français. On peut espérer qu'il s'agit là d'un scénario de totale fiction, oui."
Clara Beaudoux, avec agences
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