Cet article date de plus de neuf ans.

Conférence sociale : "Ce ne sera pas facile, car il y a des sujets douloureux" (CGPME)

La quatrième conférence sociale du quinquennat de François Hollande s'est ouverte ce lundi, en l'absence de CGT et de Solidaires. Le président de la République a exclu toute idée de toucher au principe du Code du travail, mais évoque une clarification. Invités de France Info, Jean-Claude Mailly (FO) qualifie le discours de "mots" et François Asselin (CGPME) voit arriver des "sujets douloureux".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (François Hollande à la tribune de la 4ème conférence sociale du quinquennat. © Maxppp)

Il n'a pas voulu en manquer l'inauguration. Les conférences sociales annuelles, c'est la création de François Hollande, alors le président de la République a tenu lui-même le micro pour le lancement de la quatrième du nom de son quinquennat. Déroulant plusieurs thèmes, il a bien entendu commencé par celui du jour, brûlant avec le dossier Air France et ses chemises déchirées. "Le statu quo n'est plus possible ", prévient-il. "Je crois au dialogue social et je n'accepterai jamais, que des violences inexcusables, qui ont été commises à Air France, puissent être l'occasion de s'en prendre au syndicalisme dans son ensemble. ", a-t-il tenu à préciser devant un parterre en grande partie composé de syndicalistes. 

"Il ne s'agit évidemment pas de toucher au principe du Code du travail, à la durée légale du travail, au Smic "

Critiquant au passage l'absence de la CGT, il donne quelques gages sur les grands principes : "Il ne s'agit évidemment pas de toucher au principe du Code du travail, à la durée légale du travail, au Smic, au contrat de travail. (...) L'objectif, ce n'est pas d'inverser la hiérarchie des normes, c'est de faire le pari de la confiance ". Mais il ouvre une porte ailleurs en jugeant nécessaire une "clarification " : "elle sera lancée sans tarder et le Premier ministre en précisera la méthode et le calendrier ", annonce-t-il, histoire de glisser qu'il n'y aura pas de pause avec l'approche de l'élection présidentielle.

150.000 formations pour les chômeurs en 2016 

S'engageant en faveur des emplois et le problèmes que pose l'économie numérique ou pour ceux qui découleront de l'adaptation au changement climatique, il revient sur deux réformes concrètes : le compte personnel d'activité (CPA), qui sera présenté au Parlement en début d'année prochaine, et la formation des chômeurs : il annonce que le plan de formations prioritaires sera porté à 150.000 formations l'an prochain à destination des jeunes chômeurs et des chômeurs longue durée dans les secteurs tendus.

"Ce n'est pas une grande conférence, mais une petite conférence "

"Ce ne sont que des mots ", réagit sur France Info Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière. "C'est le contenu du dialogue social qui compte. Le Medef a remercié le gouvernement de son accompagnement dans le dossier des retraites complémentaires. Ca, c'est la réalité des choses. Le président est dans une logique binaire : soit  vous êtes d'accord avec lui, vous êtes modernes et vous acceptez la réforme, soit vous acceptez la rupture. Les retraites complémentaires, pour moi, c'est une mauvaise réforme, le pacte de responsabilité, c'est une mauvaise réforme ". Très critique ce matin sur la politique du gouvernement, Jean-Claude Mailly explique s'être déplacé "parce que ce n'est pas une grande conférence, mais une petite conférence : il faut savoir dire les choses en direct ".

Conférence sociale : réécoutez le débat Jean-Claude Mailly (FO)-François Asselin (CGPME) sur France Info, au micro de Céline Baÿt-Darcourt

Le patron de la CGPME, François Asselin, admet de son côté être plus serein que les organisations syndicales, mais il assure que "le gouvernement n'est absolument pas plus à l'écoute des patrons que des syndicats ". Pour lui, il fallait être là, car "ce ne sera pas facile, il y a des décisions douloureuses à prendre ". "Je peux comprendre que quelqu'un qui est habitué à un travail d'une certaine façon, voire avec une certaine sécurité, voit le monde changer avec anxiété ". Et il trace quelques grandes lignes : "Quel sera demain le statut d'un Français qui pendant toute sa carrière risque d'évoluer sous différents statuts : salarié, travailleur indépendant, auto-entrepreneur, revenir même, pourquoi pas, à la fonction publique ? " Sur le dialogue social, il se veut nuancé : "Notons quand même qu'en France, il y a plusieurs milliers d'accords qui sont signés régulièrement ".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.