Sommet UE-Mercosur : Ursula von der Leyen est arrivée en Amérique latine, déterminée à signer l'accord de libre-échange
La Commission européenne semble déterminée à conclure les négociations sur le traité de libre-échange entamées il y a 25 ans avec les pays du Mercosur. Sa présidente, Ursula von der Leyen, est arrivée jeudi 5 décembre à Sao Paulo, au Brésil, en transit vers la capitale uruguayenne Montevideo, où se tient un sommet en vue de finaliser cet accord, malgré l'opposition de la France. "Atterrissage en Amérique latine", a écrit Ursula von des Leyen sur les réseaux sociaux. "La ligne d'arrivée de l'accord UE-Mercosur est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la."
Le projet de traité, discuté depuis 1999, vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l'Union européenne et le Mercosur, qui comprend le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et la Bolivie, afin de créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs. Il s'agirait du "plus grand partenariat commercial et d'investissement jamais vu. Les deux régions en tireront profit", a affirmé la présidente de la Commission européenne.
La France et la Pologne craignent les conséquences pour les agriculteurs
Un accord politique avait été conclu en juin 2019, mais jamais ratifié en raison des réticences de plusieurs pays, dont la France. A l'inverse, une large majorité des Etats membres de l'UE, Allemagne et Espagne en tête, font désormais pression pour conclure la négociation au plus vite.
Emmanuel Macron estime que l'accord n'est pas acceptable "en l'état". Le président français réclame la protection des agriculteurs européens, déjà en difficulté et qui ont été nombreux à manifester ces derniers mois, pointant également les risques environnementaux liés au texte. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, lui a emboîté le pas fin novembre, affirmant qu'il n'accepterait pas le projet "sous cette forme".
Si les détails de l'accord n'ont pas été révélés, le texte permettrait à l'UE, déjà premier partenaire commercial du Mercosur, d'exporter plus facilement ses voitures, machines, produits pharmaceutiques et produits agroalimentaires (vin, chocolat, biscuits…). De l'autre côté, il permettrait aux pays sud-américains concernés d'écouler vers l'Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja, etc.
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