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Energie, automobile, vins... Quand les Chinois investissent en France

Le consortium chinois Symbiose va acquérir 49,9% des parts de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Depuis 2007, les investissements de l'Empire du Milieu connaissent une progression significative dans l'Hexagone.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Philippe Varin, ancien patron de PSA Peugeot Citroën, signe un contrat avec Xu Ping, président de Dongfeng Motor Group, à Pékin (Chine), le 28 mars 2014. (GOH CHAI HIN / AFP)

La Chine entre en piste à Toulouse (Haute-Garonne). Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, a annoncé, jeudi 4 décembre, l'ouverture de capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium chinois Symbiose, associé au canadien SNC-Lavalin. Cette 'annonce de cession des parts de l'Etat à des investisseurs chinois a été fraîchement accueillie par certains élus locaux. Pour Jean-Louis Chauzy, président du conseil économique, social et environnemental de la région Midi-Pyrénées, vendre aux Chinois "c'est brader l'intérêt général du pays, ça devait rester sous le giron de l'Etat français, avec les collectivités et des investisseurs français", s'est-il emporté jeudi sur France Info.

Depuis 2007, les investissements chinois en France progressent, même s'ils restent limités, assure Le Monde. Francetv info fait le point sur les récents placements de la Chine dans l'Hexagone.

GDF Suez

Depuis 2011, le fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC) a pris une participation de 30% dans la branche exploration-production de GDF Suez pour un montant de 3 milliards de dollars, soit 2,3 milliards d'euros, rappelle La Croix. Pour le groupe français, cela représente une opportunité de renforcer sa présence en Asie.

"C’est là que la croissance énergétique devrait être la plus forte, notamment en gaz dans la perspective post-Fukushima", expliquait alors Gérard Mestrallet, l'ancien directeur général de GDF Suez. Selon lui, la Chine pourrait même devenir rapidement le premier consommateur et importateur mondial de gaz, alors que, pour l’heure, le marché chinois du gaz est à peu près l’équivalent du marché allemand.

PSA Peugeot Citroën

La signature s'est déroulée sous les ors de l'Elysée. La société chinoise Dongfeng est entrée au capital du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën, le 26 mars 2014. Le constructeur chinois détient désormais 14% du groupe, au même titre que l'Etat français et la famille Peugeot.

En apportant 3 à 4 milliards d’euros de capital, l'arrivée de cette société chinoise est tout simplement indispensable à l'avenir du groupe PSA, qui connaît de graves difficultés financières, explique Le Monde. Ce partenariat permet aussi à Peugeot de se lancer à l'assaut du marché asiatique. Les deux groupes prévoient ainsi une quatrième usine de construction automobile en Chine, ainsi que le développement d'un centre de recherche et développement commun.

Diva Bordeaux

Le prestigieux vignoble français attire, depuis plusieurs années, les capitaux de l'Empire du milieu. En 2012, le leader chinois de l'agroalimentaire SSCW, filiale de Bright Food est entré au capital de Diva Bordeaux, négociant en grands vins de Bordeaux, souligne Challenges. L'investissement a été réalisé à hauteur de 70% pour un montant de 39 millions de dollars, soit environ 30 millions d'euros.

Pour l'entreprise française, l'objectif est toujours le même : accéder au marché chinois. "Grâce à ce partenariat, Diva Bordeaux pourra renforcer son développement international, notamment en Chine, en s'appuyant sur la force du réseau de distribution de Bright Food, qui dispose notamment de plusieurs centaines de magasins spécialisés", avait, à l'époque, précisé Diva Bordeaux.

Le Club Med

La bataille boursière du moment a lieu autour du Club Med. Dès 2010, Fosun, le conglomérat contrôlé par le milliardaire Guo Guangchang, est entré à hauteur de 10% du groupe touristique. Une participation jusque-là limitée qui ne suffit pas à satisfaire l'appétit du groupe chinois. Il a décidé de lancer une OPA amicale sur le Club Med, précise Les Echos. Fosun a proposé, lundi 1er décembre, 23,5 euros par action, valorisant le groupe français de tourisme à 897 millions d’euros.

Fosun se dispute le contrôle du Club Med face à l'homme d'affaires italien, Andrea Bonomi. Le PDG du groupe, Henri Giscard d'Estaing, soutient l'offre chinoise, mais assure au micro de France Info que le "Club Med ne deviendra pas chinois". Face aux inquiétudes des salariés, il assure que le groupe pourra ainsi continuer à se développer en France "notamment dans les Alpes". Le Club Med a connu une perte nette de 12 millions d’euros sur l'exercice 2013-2014, relaie Le Monde.

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