Le mois dernier, le ministère de la Santé a rédigé une circulaire, signée par la ministre Agnès Buzyn elle-même. 70 pages pour détailler le budget 2018 des hôpitaux. Et à bien lire ce document, nous sommes tombés sur une petite annexe, intitulée “ÉCONOMIES”. Leur montant est même écrit noir sur blanc : “960 millions d’euros pèseront directement sur les établissements de santé en 2018”.Pas vraiment ce qu’avait promis le président de la République… Chez les professionnels de santé, la pillule a dû mal à passer. “960 millions d’euros d’économies, c’est comme si on nous demandait de supprimer 15 000 emplois, et je ne crois pas qu’il y ait des emplois en trop à l’hôpital, regrette Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF). Il suffit de pousser la porte d’un service hospitalier pour voir que le quotidien n’y est pas rose.”Emmanuel Macron : "Pas d'argent magique"Alors comment expliquer ces économies ? C’est tout simple : le budget des hôpitaux augmente en 2018, mais moins que prévu. Il devait progresser de 4% selon les prévisions de dépenses : ce sera finalement 2%, décision du gouvernement. C’est cette différence qui explique notamment les 960 millions d’euros d’économies réclamés.Argument du ministère : mieux maîtriser les dépenses permettra de rendre l’hôpital plus efficace. D’ailleurs, début avril, Emmanuel Macron ne l’avait-il pas suggéré lui-même lors d’une visite dans un hôpital ? “Y’a pas d’argent magique”, avait rétorqué le chef de l'État à une aide-soignante réclamant plus de moyens.Pas d’argent magique mais des annonces du président sur l’hôpital attendues d’ici un mois. Le bon remède, enfin ?