Le ministre délégué des Comptes publics met en garde contre les conséquences "graves" d'un éventuel blocage politique autour du budget 2025
Le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, a appelé, vendredi 2 août, tous les groupes politiques à engager un "dialogue" autour du budget pour 2025, mettant en garde contre les conséquences "graves" d'un blocage politique pour les finances publiques.
"On parle beaucoup du calendrier des lettres plafonds fixant les crédits des ministères pour l'année prochaine. Mais le sujet numéro un, c'est de savoir quelle peut être la voie de passage à l'Assemblée nationale pour un budget qui obtienne une majorité, ou bien une majorité relative, et qu'il ne soit pas censuré", a déclaré le ministre démissionnaire dans un entretien au journal Les Echos.
Une Assemblée dépourvue de majorité claire
Estimant que le "dialogue peut et doit se nouer" autour du budget, le ministre délégué a proposé que "d'ici fin août, le gouvernement mette à la disposition des groupes politiques tous les éléments à date sur la situation budgétaire". "Il faut passer aux travaux pratiques, que chaque groupe fasse des propositions et affiche ses priorités", a-t-il ajouté.
Selon la loi organique relative aux lois de finances (Lolf), le projet de budget pour l'an prochain doit être déposé au Parlement "au plus tard le premier mardi d'octobre", soit le 1ᵉʳ octobre cette année. Mais l'adoption du projet de loi de finances (PLF) s'annonce complexe, alors que l'Assemblée nationale est dépourvue de majorité claire à l'issue des élections législatives anticipées.
Risques d'un blocage
Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait déclaré mercredi qu'il enverrait "cette semaine" au Premier ministre des propositions de plafonds de dépenses significativement réduits pour chaque ministère, afin de disposer à temps d'un budget 2025, malgré le blocage politique. Ces propositions n'avaient pas encore été envoyées vendredi, a indiqué le ministère des Comptes publics à l'AFP.
Thomas Cazenave a mis en exergue les risques d'un blocage. "Les conséquences seraient graves. J'entends dire qu'il est possible de reconduire les crédits à l'identique, mais certaines dépenses dynamiques augmentent chaque année, comme les prestations ou la masse salariale. Cela signifierait donc qu'on arriverait à cours de crédits en cours d'année", a-t-il expliqué.
"Et puis il y a des programmations engagées, des projets déjà lancés à financer. Un budget reconduit à l'identique ne ferait que repousser très temporairement l'impasse !", a poursuivi le ministre.
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