Cet article date de plus de douze ans.

La presse juge la prestation du duo Merkel-Sarkozy, lundi soir sur France 2

Au lendemain du soutien de la chancelière allemande Angela Merkel à Nicolas Sarkozy, à moins de trois mois de la présidentielle, Les éditorialistes de la presse quotidienne sont sceptiques quant aux gains à attendre de l'exercice.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Kiosque à journaux (AFP)

Au lendemain du soutien de la chancelière allemande Angela Merkel à Nicolas Sarkozy, à moins de trois mois de la présidentielle, Les éditorialistes de la presse quotidienne sont sceptiques quant aux gains à attendre de l'exercice.

Dans Le Figaro, qui titre "Sarkozy- Merkel : le pacte anti-Hollande", Paul-Henri du Limbert estime que "l'époque où la France et l'Allemagne pouvaient mener des politiques divergentes sans que la qualité de leur relation en soit affectée est révolue. Angela Merkel et la classe politique allemande le savent. Il est dommage que François Hollande feigne encore de l'ignorer."

Dans L'Humanité qui titre "Sarkozy candidat de la chancelière", Michel Guilloux dénonce, au contraire, "le programme du candidat Sarkozy, soutenu par le Medef français et le capital allemand (qui) s'inspire de recettes qui, paraît-il, ont fait merveille outre-Rhin". Le quotidien communiste remarque que "le peuple allemand n'a tiré nul avantage du 'modèle' mis en place".

Dans Libération, pas d'éditorial mais une citation de Merkel, qui selon le quotidien confirme la candidature de Nicolas Sarkozy : "Il m'a soutenu, c'est donc tout naturel que je le soutiens pendant la campagne"...Ce qui fait dire à Libé que "le conditionnel de circonstance" a été oublié. Le quotidien ajoute : "si les grands stratèges de l'Elysée espéraient encore un (tout petit) effet de surprise sur la candidature du chef de l'Etat, c'est désormais fichu".

Pour le "Parisien", "Merkel vote Sarkozy". "Il faut sauver le soldat Sarkozy", écrit Frédéric Gerschel qui ajoute à propos du soutien de la chancelière à Nicolas Sarkozy: "Au PS, on se demande si les oonseillers de Merkel sont au courant de l'état de l'opinion françaises, s'ils lisent les enquêtes sur la présidentielle".

La presse de province, préfère évaluer l'importance politique qu'il faut accorder à cet exercice, voire lequel des deux dirigeants a le plus besoin de l'autre. Car, comme le souligne Midi libre, sous la plume de Yann Marec, "ce rapprochement de circonstance ... n'a qu'un seul but : servir les intérêts personnels des deux leaders européens".

Dominique Garraud, de La Charente Libre estime que "c'est évidemment la chancelière allemande qui mène la danse" car, assure Denis Daumin (La Nouvelle République) "jamais l'Allemagne n'a été aussi puissante et jamais, au fond, l'Europe n'a été plus allemande".

Pourtant, dans La Montagne, Xavier Panon remarque que la chancelière a besoin "de son partenaire français pour ne pas se retrouver seule face à la meute des Européens sans le sou". Ce que La République du Centre (Jacques Camus) dit aussi: "La chancelière a besoin de Nicolas Sarkozy pour échapper au reproche de "domination allemande".

Michel Urvoy, dans les colonnes de Ouest-France, estime qu'Angela Markel craint que François Hollande "crée un autre rapport de force en Europe et que ses thèses ne trouvent un écho en Allemagne où le débat sur les limites de l'austérité monte en puissance". Mais, en revanche, "reste à savoir si notre président a vraiment intérêt à être sponsorisé de la sorte par la Maison Merkel", s'interroge Jean-Claude Souléry de La Dépêche du Midi.

Car comme Bruno Dive l'écrit dans Sud-Ouest: "cette intrusion à gros sabots de la chancelière dans la campagne française ... risque de faire passer Nicolas Sarkozy pour un vassal plus que comme un allié" ou tout au moins comme "un candidat affaibli à la recherche d'un soutien" (Rémi Godeau, l'Est Républicain).

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.