"Je ne voterai pas le budget qui est inacceptable", affirme l'ancien ministre Gérald Darmanin
"Je ne voterai pas le budget", assure jeudi 3 octobre sur franceinfo Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur et des Comptes publics. "Pour l'instant, le budget tel qu'il est annoncé me paraît inacceptable", ajoute-t-il, sans pour autant dire qu'il est dans l'opposition. "Je me sens libre dans mes votes", réagit celui qui est aujourd'hui député.
Dans sa déclaration de politique générale à l'Assemblée, mardi 1er octobre, Michel Barnier a annoncé son intention de ramener le déficit public à 5% en 2025 et à 3% à l'horizon 2029, après un dérapage attendu à 6,1% cette année. Pour y parvenir, le gouvernement compte trouver 60 milliards d'euros dès l'année prochaine.
"Je ne voterai pas d'augmentation d'impôts", prévient Gérald Darmanin, alors que le Premier ministre prévoit de récupérer 20 milliards d'euros en taxant de manière temporaire les grandes entreprises et les plus fortunés. Le député voit "un retour en arrière vers François Hollande". "Ça va créer le chômage de demain", prévient l'ancien ministre des Comptes publics qui craint une surtaxe "pérenne" pour les sociétés, "parce qu'on ne peut pas tenir la trajectoire évoquée par le Premier ministre sans une augmentation pérenne d'impôts".
"On est tous d'accord pour réduire les comptes publics. Mais là où je ne suis pas d'accord avec le Premier ministre, c'est la trajectoire budgétaire", explique Gérald Darmanin, à savoir l'objectif de réduire le déficit à 5% du PIB en 2025, et 3% en 2029. "Ce qui est important, c'est lutter pour l'emploi, avec du pouvoir d'achat, pas d'avoir une idéologie fiscale", tacle Gérald Darmanin.
"Ce n'est pas en augmentant les impôts que vous rétablirez la confiance dans notre économie", soutient l'ancien ministre, qui appelle le Premier ministre à faire des réformes pour rassurer les marchés et les prêteurs. "Je regrette que Michel Barnier ne reprenne pas, par exemple, la réforme de l'assurance chômage, c'est dommage", estimant que "la dépense sociale" est la dépense "la plus importante dans le pays".
"Reprenons les réformes difficiles, travaillons davantage, remettons en cause les 35h, ça, c'est une question intéressante."
Gérald Darmanin, député EPRà franceinfo
"Ne touchons pas aux réformes difficiles que nous avons faites", lance-t-il en référence également à la réforme des retraites.
Le gouvernement annonce jeudi matin une augmentation d'impôts pour les 0,3% de ménages les plus fortunés, avec l'ambition de trouver 60 milliards d'euros en 2025. Plus des deux tiers du montant, soit 40 milliards d'euros, sont censés provenir de réductions de dépenses, et un peu moins d'un tiers (20 milliards d'euros) de hausses d'impôts.
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