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Fusion des régions : des surcoûts plutôt que des économies

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Fusion des régions : des surcoûts plutôt que des économies
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En 2015, François Hollande avait lancé la grande réforme territoriale, qui avait vu des régions fusionner pour n'en former que 13 au lieu de 23, afin de faire des économies. Mais quatre ans plus tard, le bilan est tout autre. Reportage en région Occitanie et dans le Grand Est.

Les super-régions, moins nombreuses et plus efficaces, devaient permettre des milliards d'euros d'économies. Mais quatre ans après la fusion, selon la Cour des comptes, ce sont surtout les surcoûts qui s'accumulent. Hausse des dépenses de personnel et des indemnités des élus, ou encore une multiplication des sites de réunion et de travail : en Occitanie, la fusion coûte cher. La deuxième plus grande région française a décidé de se partager entre Toulouse (Haute-Garonne), siège officiel de la région, et Montpellier (Hérault) où se tiennent toutes les réunions plénières. Au final, les déplacements de la seule conseillère régionale d'opposition Élisabeth Pouchelon s'élèvent à 3 000 euros par an. Les hémicycles des anciens hôtels de région, trop petits, ne peuvent pas accueillir les assemblées plénières. Alors, la région loue une salle au parc des expositions de Montpellier. Coût : 98 000 € la journée.

Une réforme faite précipitamment ?

En région Grand Est, on rencontre aussi une hausse des frais de personnel. Ici, le budget des primes et indemnités des agents a augmenté de 28,3%. Une hausse qui a notamment bénéficié aux plus de 5 000 agents des lycées. En Alsace, une cheffe de cuisine s'est vu verser 120 € de prime en plus chaque mois. Les agents étaient à l'origine moins payés en Alsace et en Champagne-Ardenne qu'en Lorraine, car le régime indemnitaire des fonctionnaires territoriaux est fixé librement par chaque région. Et pour garantir l'égalité, le Grand Est a choisi de l'unifier par le haut, moyennant 20 millions d'euros. Aujourd'hui, les présidents de région réclament du temps pour aboutir réformes et réorganisations. Car dans son rapport, la Cour des comptes parle aussi d'une fusion des régions faite au pas de course.

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