A six mois du premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy est encalminé dans les sondages
A six mois, jour pour jour, du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, qui ne s'est pas encore déclaré candidat, reste encalminé dans les sondages d'opinion. François Hollande, en revanche, bénéficie du vent de la primaire PS.
Mois d'octobre difficile pour Nicolas Sarkozy. Alors que le premier tour de l'élection présidentielle est programmé le 22 avril 2012, c'est-à-dire dans six mois jour pour jour, le chef de l'Etat fait du surplace dans les sondages.
Qu'il s'agisse des intentions de vote, qu'il soit question de popularité ou de bonnes opinions, que cela concerne les souhaits de victoire, les tendances sont toujours les mêmes : mauvaises. De quoi s'arracher les cheveux pour les conseillers du président de la République qui n'est pas encore déclaré candidat.
Ceux-ci avaient misé sur une primaire socialiste ratée aux cours de laquelle les prétendants à l'investiture du PS allaient s'étriper. Et faire émerger au grand jour les contradictions internes du parti. Il n'en a rien été. La compétition n'a pas dérapé et, à la sortie, elle permet au vainqueur de surfer sur une vague qui lui est actuellement favorable.
L'UMP a bien tenté de casser cette dynamique, à peine François Hollande désigné par plus de 2,8 millions d'électeurs, en faisant un chiffrage du programme du PS qui ressemblait à la roue de l'infortune. Les prochains sondages montreront si le coup a porté.
Intense activité internationale
Les mêmes conseillers espéraient que le refus de Jean-Louis Borloo d'entrer dans la compétition élyséenne allait dégager le chemin, de façon visible, pour Nicolas Sarkozy. Nouvelle déconvenue : le renoncement du président du Parti radical n'a provoqué aucune secousse dans la courbe des intentions de vote en faveur du Président.
Alors que le chef de l'Etat est confronté à une crise financière sans précédent qui le conduit à avoir une intense activité diplomatique auprès de ses partenaires européens, les enquêtes d'opinion ne font apparaître que des encéphalogrammes politiques pratiquement plats pour l'intéressé. Et ceci au grand dam de l'entourage du Président : il a toujours affirmé que cette action internationale finirait par payer. La mise sous surveillance de la France par l'agence de notation Moody's, là non plus, n'arrange pas sa situation.
Selon un sondage BVA, le chef de l'Etat n'obtiendrait que 23% au premier tour - soit le même score qu'en juillet - alors même que l'institut de sondage avait restreint l'offre politique à droite, en ne soumettant pas les noms de Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan, Corinne Lepage, Hervé Morin et Dominique de Villepin aux sondés.
Les enquêtes de l'Ifop et de CSA donnent la même tendance : celle d'un accroissement de l'avance de François Hollande sur le président sortant. Pour l'Ifop comme pour CSA, le candidat socialiste totaliserait aujourd'hui 35% des intentions de vote au premier tour contre 25% à Nicolas Sarkozy, soit un niveau plus bas qu'en janvier selon CSA. Avant la primaire, le rapport de force était de 32% contre 21%, selon Ipsos.
Popularité en basses eaux
Les résultats ne sont pas bien meilleurs pour le chef de l'Etat, en privilégiant d'autres indicateurs comme la popularité ou les bonnes opinions. Ainsi, le classement des 50 premières personnalités réalisé par l'Ifop pour Paris Match place Nicolas Sarkozy en 41e position (35e en septembre) avec 34% de bonnes opinions alors que François Hollande est 4e (7e en septembre) et 67% de popularité.
Avec une popularité située à 32% pour LH2, en octobre, le chef de l'Etat est à l'un des plus bas niveaux depuis le début de son mandat. Les plus basses eaux avaient été atteintes en avril avec 30%.
La question est de savoir, maintenant, si une dynamique de campagne, que Nicolas Sarkozy veut, dit-on, la plus courte possible, sera de nature à renverser ces tendances. Le fait d'attendre n'est-il pas un facteur négatif ? Alors que six Français sur dix, selon Harris interactive, pensent que François Hollande remporterait l'élection présidentielle en cas de duel avec le président sortant, ce dernier a-t-il des motifs de satisfaction ?
Le sondage LH2 du début du mois montrait qu'il améliore son image auprès de 35 - 45 ans, des foyers à revenus relativement faibles et chez les Français ayant un niveau d'étude équivalent au bac. En dehors de sa nouvelle paternité, ses hirondelles là lui feront-elles un printemps politique ?
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.